Journal de campagne

Publié le 24 avril 2024

Notre campagne pour les élections européennes a bel et bien démarré et se développe partout en France. Et c’est assurément l’engagement de tous les communistes, des forces politiques et du monde du travail de notre liste qui échafaude nos tremplins pour gagner des député·es résolument à gauche au Parlement européen le 9 juin.

Lors des nombreux déplacements en régions, chaque rencontre avec les syndicalistes, les élu·es, les militant·es révèlent les ravages des politiques libérales à l’œuvre.

À Mulhouse par exemple, l’usine Stellantis (PSA Peugeot) va supprimer 600 postes d’intérimaires pour répondre à l’orientation financière des actionnaires : moins de volumes, plus de marges. Un hasard ? Alors que j’écris ces lignes les médias annoncent la rémunération scandaleuse de son DG Carlos Tavares qui devrait atteindre 36,5 millions d’euros pour l’année 2023. C’est tout simplement insupportable et révoltant.

Cette caste de méga-fortunes fanfaronne dans les médias alors qu’elle pulvérise des milliers de familles par an en toute impunité et que son meilleur allié, le gouvernement, veut engager des coupes budgétaires inédites dans les budgets de l’État faute de financement suffisant. Taxer les profits, les super-fortunes en rétablissant a minima l’ISF est d’une actualité brulante et nous devons le marteler.

À Limoges, ce sont les déserts médicaux qui inquiètent fortement la population ; et partout, à Rennes comme à Lanester en particulier, la question du démantèlement des services publics est posée avec à chaque fois des exemples de fermetures de lits d’hôpitaux, de bureaux de poste ou de classes.

Mais la résistance communiste et syndicale reste active et la résignation ne se conjugue pas au présent dans nos réunions publiques ! Les camarades citent même des victoires humaines et sociales comme la solidarité de tous les agents qui s’est déployée pour un postier sans-papiers que la direction voulait licencier – dans un quartier pourtant fortement marqué par l’extrême droite.

En parlant de résistance et de combat, saluons la mobilisation des profs et des camarades du 93, soutenue par leurs parlementaires qui mènent une lutte exemplaire pour obtenir un plan d’urgence basé sur les besoins qu’ils et elles ont recensés directement sur le terrain. Leurs revendications chiffrées portent un objectif simple : exercer leurs missions et faire réussir tous leurs élèves. Leurs audiences à Matignon ou au ministère se sont soldées par une fin de non-recevoir – la ministre s’étalant même sur de prétendus moyens ambitieux octroyés dans ce département. Une fois de plus, le déni du gouvernement en dit long sur leur manière de faire taire la démocratie sociale et sur leur mépris des salarié·es et des jeunes de milieux populaires.

Ces réunions publiques, ces échanges sont riches de rencontres, de combativité et d’humanité. De retour à Paris, je suis à chaque fois plus convaincue de la force de notre liste et de notre projet communiste.

Cette conviction, je la ressens encore plus fortement quand je suis dans mon lycée pro et que je retrouve mes élèves. Ces jeunes des quartiers populaires, qui sont une des cibles privilégiées des politiques libérales brutales en France, mais aussi de cette Europe qui assigne aux systèmes scolaires des États membres des objectifs chiffrés en terme de catégorie de main-d’œuvre : 30 à 40 % doivent sortir de l’école avec juste une qualification minimale.

Cette vision polarisée du monde du travail avec une assignation d’une partie de la population à des métiers d’exécutants, sans perspective de carrière, dévalorisés et mal rémunérés, comme cette vision séparatiste du système scolaire, nous n’en voulons pas !

Alors, on continue. Et le 9 juin, mettons des cailloux, des pierres et des pavés et envoyons au Parlement européen des député·es déterminé·es à gripper sérieusement cet engrenage capitaliste piloté depuis Bruxelles.

Sigrid Gérardin

SNUEP-FSU

Article publié dans CommunisteS, n°993, 24 avril 2024.