Égalité professionnelle : la précarité se vit d’abord au féminin

Le Parti communiste organise un grand meeting, où des femmes, premières concernées par la précarité, l’exploitation et les inégalités professionnelles, prendront la parole. Le vendredi 6 mars 2020, 19 h, à la Bellevilloise. Avec Fabien Roussel. « L’égalité professionnelle ça ne se négocie pas ! ». Et le 8 mars, jour de la grève féministe, nous manifesterons en France « On arrête toutes » !

Ce 8 mars 2020, journée internationale de lutte pour les droits des femmes, sera une fois de plus celui de la lutte pour l’égalité professionnelle ! Bien que l’égalité entre les femmes et les hommes dans tous les domaines ait valeur constitutionnelle et que l’égalité professionnelle soit inscrite dans plus de treize lois en France, de fortes inégalités existent dans l’emploi et l’insertion professionnelle, au travail et après, devant la retraite par exemple. Si les femmes ont toujours travaillé, elles ne disposent pas toujours de leur autonomie, et certaines sont maintenues sous la dépendance financière de leur conjoint. L’écart salarial moyen stagne aussi autour de 25 %.

C’est pourquoi la lutte pour l’égalité professionnelle constitue un levier de premier plan pour parvenir à une égalité réelle entre les femmes et les hommes.

Le 8 mars sera marqué par la « grève féministe » et la manifestation « On arrête toutes » (de travailler, de briquer, de cuisiner, de consommer...) pour les droits des femmes et pour l’égalité, avec le collectif national droits des femmes, et à laquelle le PCF participe bien évidemment !

Dans leur vie professionnelle, les femmes subissent de nombreuses contraintes au travail, qui non seulement ne permettent pas de construire une carrière dans de bonnes conditions, mais en plus qui privent le monde du travail de talents et de forces considérables. Si le taux d’emploi des femmes et leur rémunération étaient égaux à ceux des hommes, le PIB de la France bondirait de 6,9 %.

Nous voulons conquérir l’égalité professionnelle : Les inégalités se sont réduites jusqu’en 1990 puis plus rien ! Les femmes travaillent, concentrées dans seulement 12 familles professionnelles sur 87 et qui sont non reconnues, et sous payées, alors que depuis plus de 30 ans elles sont plus diplômées que les hommes. Elles occupent des postes moins qualifiés, moins valorisés. La société patriarcale maintient les femmes dans un statut d’infériorité. Le patronat utilise le travail des femmes comme un laboratoire d’expérimentation afin d’étendre la précarité, la flexibilité et le temps partiel à l’ensemble du monde du travail.

Nous voulons établir l’égalité salariale : La situation se dégrade à toute vitesse pour le salaire des femmes en France à cause des politiques d’austérité et de dérèglement du droit du travail. En s’intéressant à la différence salariale, on s’aperçoit qu’en 2018 les femmes travaillaient gratuitement à compter du 12 novembre à 15 h 35, soit 10 jours plus tôt qu’en 2016.

Il faut reconnaitre le travail des femmes : L’invisibilité du travail des femmes est une construction sociale et il faut se battre partout et sans cesse pour démontrer que l’égalité entre les femmes et les hommes n’est pas un supplément d’âme. Nous voulons une prise en compte du genre dans la prise en charge de la pénibilité dans les emplois « féminisés », aide à la personne, assistantes maternelles, puéricultrices, professeures des écoles, avocates, infirmières…

Nous voulons lutter contre le « plafond de verre » professionnel : Il cantonne les femmes sur les postes les moins qualifiés, avec les plus bas salaires, avec les possibilités d’évolution les moins importantes… La revalorisation des métiers dits « féminins » passe aussi par une revalorisation des déroulements des carrières. 55 % des hommes contre seulement 37 % des femmes font des heures supplémentaires. Outre le problème énorme que cette mesure pose pour les finances de la Sécurité sociale, cela contribue à renforcer les inégalités de revenus, l’inégale répartition des tâches ménagères, la charge mentale. Nous voulons la transparence des systèmes de rémunérations.

Nous voulons gagner les 32 heures pour toutes et tous et en finir avec les temps partiels imposés : 82 % des salariés qui ont un contrat à temps partiel sont des femmes. Ces postes sont donc aussi les postes où l’on subit le plus d’abus parce qu’on est plus vulnérable face à la hiérarchie, la clientèle ou à l’environnement professionnel. Ainsi, 56 % des agressions sexuelles arrivent sur le lieu de travail.

Nous voulons la mixité des métiers partout, on a toutes et tous à y gagner : L’assignation des femmes, dès le plus jeune âge, à certains métiers plutôt que d’autres : 48 % des femmes occupant un emploi sont cantonnées dans quatre secteurs d’activité : la santé et les services sociaux, l’éducation, l’administration publique et le commerce de détail. Une telle répartition des métiers est un poids mort pour l’avenir du pays, quand on sait, par exemple, les difficultés auxquelles s’exposent les jeunes femmes pour engager un cursus d’ingénieur alors que la France a besoin de 10 000 ingénieur·e·s supplémentaires par an.

En se donnant l’ambition de sécuriser l’emploi et la formation pour toutes et tous, le PCF intègre la lutte collective contre les inégalités, les stéréotypes sexistes et les discriminations subis par les femmes, notamment la précarité et le temps partiel imposé comme une priorité.µ

Hélène Bidard, membre du CEN.