En Macronie, la pauvreté grandit, les dividendes aussi (Ian Brossat)

Le secours catholique vient de publier son rapport annuel sur l’État de la pauvreté en France. Celui-ci est édifiant. L’association accompagne désormais 1 347 500 personnes dont près de la moitié d’enfants, un chiffre en augmentation. Les personnes accompagnées ont un revenu moyen en baisse de 15 euros en euros par rapport à 2017. Ainsi, les pauvres sont de plus en plus pauvres.

Ce rapport est un nouveau signal d’alarme après l’étude de l’INSEE, publiée fin septembre, démontrant que le taux de pauvreté atteignait un niveau inégalé depuis les années 1970, à 14,7 % (9,3 millions de Français concernés). Comment s’en étonner alors que le gouvernement choisit de baisser à nouveau les APL et de réduire drastiquement les allocations chômage, économisant ainsi plus de deux milliards d’euros sur le dos de nos concitoyens les plus précaires ?

 

À l’autre bout de l’échelle, pourtant, les riches se portent mieux que jamais : la rémunération des patrons du CAC 40 a augmenté de 12 % en 2018, avec une moyenne de 277 fois le SMIC. Les dividendes des actionnaires ont également connu une forte hausse. Rien d’étonnant : avec la suppression de l’ISF et la mise en place du PFU, les Français les plus favorisés ont reçu une montagne de cadeaux fiscaux de la part du gouvernement, pour un montant d’environ 5 milliards d’euros par an. 

 

 

Or, face à ces réalités qui démontrent l’injustice flagrante de sa politique, Emmanuel Macron ne trouve rien de mieux que de supprimer l’Observatoire National de la Pauvreté (ONPES). Au lieu de guérir la fièvre, il préfère casser le thermomètre ! Le Chef de l’État semble n’avoir rien appris de ses déboires passés et multiplie les attaques contre les droits sociaux des Français : il est désormais temps d’agréger toutes les colères sociales pour le faire reculer.

 

Ian Brossat