La disparition de Bernard Stiegler est une terrible perte (Fabien Roussel - PCF)

La disparition de Bernard Stiegler est une terrible perte pour toutes celles et ceux qui essaient de penser et de construire un autre monde.

Bernard Stiegler a été un des rares intellectuels français à réfléchir la révolution numérique dans toutes ses contradictions, mais aussi à agir concrètement sur ses conséquences, que cela soit au

sein du Conseil national du numérique au temps où cette institution avait du sens, à Ars Industrialis ou sur le terrain en initiant des projets novateurs sur le territoire de Plaine Commune. Il n’était

ni technophobe, ni technobéat, il était technocritique.

De part son parcours de la prison à la philosophie, exerçant tour à tour les métiers d’ouvrier agricole, de serveur, d’analyste programmeur, d’enseignant aux Universités de Compiègne et de

Nanjing en Chine, de directeur de l’IRCAM et de l’INA, Bernard Stiegler alliait la rigueur intellectuelle à une formidable épaisseur humaine, faite de simplicité, d’ouverture, d’amitié et de

fraternité.

Si Bernard Stiegler ne se revendiquait pas marxiste, il a toujours mis en avant l’apport de Marx dans la construction de sa propre pensée.

 

Bernard Stiegler a été militant communiste. Cet engagement a beaucoup compté pour lui. Tout en les critiquant amicalement au sens philosophique du terme, Bernard Stiegler portait toujours une grande attention aux choix politiques du PCF. Il aimait débattre avec les militants communistes que cela soit à la Fête de l’Humanité ou aux Etats généraux de la révolution numérique organisés par le

PCF.

En ces temps de crises et de bouleversements, qu’il avait pour partie annoncés, Bernard Stiegler va beaucoup nous manquer. Le PCF présente ses sincères condoléances à toute sa famille et ses

proches.