La confiance selon Blanquer : concurrence et autoritarisme

L'Assemblée nationale examine à partir d'aujourd'hui le projet de loi "pour une école de la confiance" porté par le ministre de l'Education nationale.

Jean-Michel Blanquer a donc décidé de restreindre la liberté d’expression des enseignant-e-s mais il leur fait "confiance" pour faire fonctionner l’école avec toujours moins de moyens. Il répond aux jeunes mobilisés à coups de flashball mais il leur fait "confiance" pour construire eux-même leur propre parcours. Comme ça, s’ils ne sont pas sélectionnés par Parcoursup, s’ils restent à la porte de l’université, ils seront les seuls responsables ! Et pour ne pas entamer sa propre confiance en lui-même, Blanquer supprime l’organisme chargé d’évaluer les politiques éducatives et le remplace par un conseil à sa botte.

 

Blanquer est bien le ministre d’un gouvernement des riches, pour les riches. Sa confiance, il la donne surtout à l’enseignement privé. L’obligation d’instruction dès l’âge de trois ans, qui était déjà quasiment effective, contraindra les communes à financer les écoles maternelles privées. Cet argent aurait pu servir à accueillir tous les enfants dans de meilleures conditions. Au lieu de ça, ce sera toujours plus de ségrégation sociale, toujours plus tôt !

La création d’"établissements publics des savoirs fondamentaux" regroupant les classes de la petite section de maternelle jusqu’à la fin du collège pose une nouvelle brique dans la construction d’une école à plusieurs vitesses. Pour la majorité, l’école du socle sera limitée aux fondamentaux, quand celles et ceux qui en ont les moyens bénéficieront de contenus plus ambitieux et de la possibilité d’entrer à l’université.

 

Nous ne faisons pas confiance à la sélection et au tri social pour assurer l’avenir de nos enfants et de notre société. Le PCF sera de toutes les mobilisations contre cette loi, dans les établissements, dans la rue, au parlement. Il y portera ses propositions pour une école de l’égalité et de l’émancipation. Il est urgent de reconstruire et d’imposer des politiques éducatives de progrès, au service de toutes et tous !