Stop à l’impunité fiscale d’Airbnb ! (Ian Brossat - PCF)

Le magazine Challenges révèle que la multinationale californienne Airbnb n’a acquitté que 148 138 euros d'impôt sur les sociétés pour l'année 2018 en France. Alors même que le chiffre d’affaire et les bénéfices de la plateforme augmentent et que Paris est son premier marché avec plus de 60 000 annonces enregistrées, l’imposition française du géant américain diminue de 8 % par rapport à l’année précédente et passe sous la barre des 150 000 euros !

Cette fiscalité ultralight est rendue possible par les montages financiers utilisés par Airbnb, qui a recours à une filiale de facturation implantée en Irlande, paradis fiscal contesté y compris par la Commission Européenne. Ainsi, la filiale française Airbnb France n’enregistre un bénéfice que de 350 000 euros, ce qui permet de réduire la feuille d’impôt à un montant dérisoire.

Ces pratiques sont scandaleuses. Elles s’inscrivent dans un comportement d’évitement fiscal systématique. De même qu’Airbnb assume de s’asseoir sur les règlementations locales et sur les lois nationales qu’elle attaque devant les instances européennes, la firme piétine ses obligations fiscales.

Cette politique du bras d’honneur doit cesser.

Cette entreprise qui bénéficie à plein du rayonnement de la France et de ses infrastructures publiques doit y contribuer comme les autres. D’autant que les activités commerciales d’Airbnb génèrent des dommages considérables pour nos villes et leurs populations : spéculation immobilière, hausse vertigineuse des prix et des loyers, éviction des habitants, nuisances sonores, détérioration de la vie de quartier…

Pour mettre un terme à l’impunité fiscale d’Airbnb, j’appelle le gouvernement à faire appliquer la proposition de loi de Fabien Roussel visant à instaurer le prélèvement à la source de l’impôt sur les bénéfices des multinationales. De même que l’impôt sur le revenu des Français est désormais prélevé à la source, de même il est possible d’imposer Airbnb sur la base de son chiffre d’affaire réalisé en France avant optimisation fiscale.

 

Ian Brossat, porte-parole du PCF