Après le succès du 7 mars, amplifions la mobilisation !

Mardi 7 mars ce sont plus de 3 millions de travailleurs et travailleuses, du public comme du privé, jeunes et retraité·es, qui se sont mobilisé·es, par la grève et/ou la manifestation.

Une journée historique par l’ampleur de ces grèves et de ces mobilisations. Des milliers d’écoles et lieux d’études fermés, des entreprises, des administrations et des villes à l’arrêt. Plusieurs centaines de manifestations et d’actions sur l’ensemble du territoire pour demander le retrait du projet de loi retraites.

Ces manifestations sont historiquement énormes. Elles sont diverses, socialement, syndicalement, géographiquement, dans un contexte d'inflation où l’on réfléchit à deux fois avant de se lancer. Pour nombre de personnes, c’est la première manifestation, la première grève. Un mouvement en particulier, jamais vu en province.

Car les travailleuses et travailleurs de notre pays ont bien compris que derrière les pseudo arguments comptables, le véritable objectif du gouvernement et du Medef n’est pas l’équilibre du système par répartition mais son extinction et sa privatisation.

Ils et elles ont bien compris qu’il s’agissait d’un choix de civilisation, la retraite représentant ce que le patronat déteste, un temps de vie libéré du marché du travail, duquel il ne peut tirer de bénéfices.

Le mouvement contre cette réforme est aussi le catalyseur d’une colère plus profonde qui trouve ses racines entre l’hyperconcentration des richesses dans les mains d’une minorité et les difficultés quotidiennes pour un nombre toujours plus grand de nos concitoyen·nes alors que notre pays n’a jamais créé autant de richesses !

Le tableau se fait en effet chaque jour plus précis : alors qu’en pleine crise les PDG du CAC40 ont doublé leur rémunérations, que l’homme le plus riche du monde est français, que les dividendes versées n’ont jamais été aussi élevés en France, et que d’un autre coté, nos hôpitaux, nos écoles, l’ensemble de nos services publiques sont mis à mal.

C’est un moment unique d’aiguisement des consciences. Nul doute que dans cette période, il est indispensable de verser nos clés de lecture en tant que communistes aux débats qui ont lieu à tous les niveaux, familles, collègues, réunions publiques etc.

Le bras de fer est donc engagé et depuis le 7 mars, le mouvement est entré dans une nouvelle phase.

A l’image des 3 incinérateurs de la ville de Paris à l’arrêt hier… Plusieurs milliers de tonnes d’ordures non collectées qui commence à s’amonceler à Paris. Les éboueurs de Paris et des entreprises délégataires exigent le retrait de la réforme et le renforcement de leur droit à un départ anticipé. Les agents indiquent leur profonde détermination à rester mobilisés jusqu’au retrait. « Des piquets de grève sont mis en place pour organiser pratiquement la prise de contrôle et le blocage de l’outil de travail. »(extrait du communiqué CGT services publics)

Une des clés de la réussite de ce mouvement sera sans doute là, arriver à transformer les mobilisations en mouvement de grève, dans un pays largement désindustrialisé, et avec un grand nombre de PME/TPE.

Une autre clé se trouvera sans doute également dans la jonction du salariat avec la jeunesse, cette jonction tant crainte par le gouvernement qu’il recule l’annonce de la mise en place du Service national universel obligatoire en seconde.

Enfin, également sans doute dans notre capacité à ce que fasse irruption dans le débat notre conception de la démocratie. Comme le disait notre sénateur Fabien Gay hier : « Le jour où le peuple se lève en masse pur dire son refus de la reforme des retraites , l’article 38 est dégainé pour écourter le débat au Sénat. »

Le refus est profond, lucide. Ne pas l’entendre nous placerait dans une situation explosive, comme le rappelle l’intersyndicale dans son communiqué du 7 mars.

Stéphanie Gwizdak, membre du CN.