Armes de destruction massive

Un débat homérique oppose ces jours-ci dans la presse britannique l’ex-patron des services de renseignements, Richard Dearlove, et John Le Carré, illustrissime auteur de romans d’espionnage et de romans noirs (et qui travailla plusieurs années pour les services).

Dearlove accuse Le Carré de discréditer « la communauté occidentale du renseignement », de n’en donner qu’une image noire et cynique. Accessoirement il demande aux futurs espions, s’ils doivent raconter leurs expériences, de renoncer à leurs droits d’auteur... Le Carré rappelle qu’il s’est opposé vigoureusement à la guerre en Irak en 2003 et c’est cette prise de position que Dearlove, en fait, ne lui a jamais pardonnée. Mieux : le romancier révèle aujourd’hui que Dearlove « a joué un rôle essentiel » dans la fabrication de la fable des « armes de destruction massive de Saddam Hussein », « informations non vérifiées » transmises ensuite à Blair et à Bush.

Gérard Streiff