Renault: Ghosn parti, et maintenant?

Renault dispose désormais d'une nouvelle direction opérationnelle pour sortir de la crise ouverte par l'arrestation de Carlos Ghosn au Japon il y a près de deux mois.

Les « années Ghosn » à la tête de Renault auront été marquées par plusieurs scandales autour du montant de sa rémunération et un procès pour malversations. Si la justice doit suivre son cours, il y a urgence à mettre en accusation les pratiques industrielles désastreuses qui ont conduit à une rentabilité record pour les actionnaires, au prix d'une baisse des effectifs de 22 000 postes en France depuis 2005.

Dans le même temps, seuls 19% de la production européenne des véhicules particuliers de Renault est désormais effectuée en France, contre 53% auparavant.

L'État actionnaire et les dirigeants de Renault doivent avant tout proposer un projet industriel visant à restaurer nos capacités de production en France et visant à investir dans l'avenir, notamment dans un véhicule de demain, écologique et accessible à tous.

D'autre part, les salarié·e·s doivent être entendus.
Il est impensable qu'après les scandales des rémunérations chez Renault, la transparence la plus totale ne soit pas faite sur RNBV, la structure créée en 2002 et basée aux Pays Bas pour coordonner l'activité de Renault et Nissan. Cette structure ne peut pas être celle qui définit la stratégie du groupe, en passant au-dessus du conseil d'administration du groupe et du comité d'entreprise.

La situation de Renault témoigne aussi de l'urgence à encadrer les rémunérations dans les entreprises (échelle de 1 à 20) et à interdire les « golden hellos / parachutes ».

Il est temps de donner plus de pouvoirs d'interventions aux salarié·e·s dans les entreprises pour éviter des scandales comme ceux-ci qui frappent Renault aujourd'hui