Baccalauréat: Une réforme toujours plus inégalitaire

Les résultats du baccalauréat 2021 viennent de tomber. Cette année, les épreuves se sont tenues dans des conditions exceptionnelles. Jean-Michel Blanquer a annulé les évaluations communes prévues au mois de mars au profit des notes obtenues en contrôle continu. Pour les épreuves terminales, il a décidé que ce serait la meilleure note obtenue qui prévalait entre celles obtenues en contrôle continu et celles obtenues lors des épreuves terminales.

Pour la deuxième année consécutive, Jean-Michel Blanquer instrumentalise la crise sanitaire pour avancer tambour battant sur son projet d’un baccalauréat en contrôle continu. C’est désormais officiel, le ministre souhaite passer à un baccalauréat dont les évaluations communes seraient remplacées par un “réel” contrôle continu, comptant pour 40 % de la note finale au baccalauréat.

Dès le début, ce projet avait été vivement contesté par l’ensemble des acteurs de l'éducation, en premier lieu les lycéennes et les lycéens. Ce baccalauréat à la carte vient casser le caractère national du diplôme. En lieu et place d’un même diplôme national, nous aurons des baccalauréats locaux, donc la valeur dépendra de la réputation de l’établissement d’origine. Peu importe la note obtenue, un baccalauréat obtenu au prestigieux lycée Henri IV à Paris, aura toujours plus de valeur que celui obtenu dans un lycée dit de “périphérie”. En parfait accord avec Parcoursup ce système discriminant vient approfondir le mécanisme de sélection sociale à l’entrée de l’enseignement supérieur. Cette réforme vient enfoncer le clou de l'assignation à l’origine sociale et géographique, qui est l'inverse de la mission d’une école républicaine qui devrait au contraire servir à gommer les discriminations.

La technique utilisée par J.-M. Blanquer est connue, il a tout au long de ces années fait en sorte d’organiser l’échec des examens nationaux pour mieux faire passer une nouvelle réforme. Tout en organisant l’impossibilité pour les jeunes et le personnel éducatif de manifester et de faire connaître leur mécontentement face à la réforme des lycées. L’annonce d’une nouvelle réforme, alors que la session 2021 est en cours et avec un débat qui aurait cours au cœur de l’été, est une nouvelle fois un passage en force démocratique. Le MJCF ne l’entend pas de cette façon. Dès la rentrée de septembre nous organiserons les lycéennes et les lycéens contre cette réforme injuste et toute forme de sélection.

Après deux ans de perturbations majeures dans le système scolaire, c'est la mise en place de conditions d'enseignement de qualité afin de rattraper le retard accumulé qui devrait occuper le ministre. L’heure est au contraire à l’harmonisation par le haut de l’enseignement. La crise a été un catalyseur de l’inégalité entre les lycées et les élèves, il faut en tirer les leçons et proposer une tout autre politique. La mise en place d'examens nationaux et terminaux anonymes est la seule façon de garantir l’égalité.

Le Mouvement jeunes communistes de France revendique :

- Un retour à un baccalauréat national en abandonnant toutes les réformes mises en place par Jean-Michel Blanquer sur le sujet.

- L’abandon de Parcoursup ; le seul critère pour entrer à l'université doit être l'obtention du baccalauréat.

- Un investissement massif permettant de recruter des enseignants et de construire de nouveaux locaux pour offrir une formation et des diplômes de qualité sur l’ensemble du territoire.

Notre avenir, nos choix, l’éducation est un droit ! µ

Clémentine Le Duey