Bas-Rhin : la campagne des européennes vue de Strasbourg

Comment une “petite” fédération comme le Bas-Rhin envisage la campagne des élections européennes? Quelles sont les premières initiatives décidées? Les lignes de force de cette bataille? Entretien avec Hüllya Turan, secrétaire fédérale.

COMMENT S’ANNONCE LA CAMPAGNE DES EUROPÉENNES DANS UNE FÉDÉRATION COMME LA TIENNE ?

HÜLLYA TURAN : Je dirai d’abord que c’est une campagne qui va nous demander beaucoup d’énergie. Pour une petite fédération comme la mienne, ce n’est pas toujours évident. Et puis on est dans un climat où la question du rassemblement reste une nécessité, alors même qu’il y a aussi l’absolue nécessité de nous lancer dans la campagne. On va dire que ça crée chez les communistes, en tout cas dans ma fédération, un petit sentiment d’attente, mais on mène une politique volontariste ces derniers jours, surtout depuis que la liste a été officiellement présentée.

Les premières pistes ? On a ici un petit avantage avec la présence du Parlement européen et des institutions de l’UE à Strasbourg. On essaye donc de mener des initiatives avec nos différents députés : Marie-Pierre Vieu, sur la question des services publics, viendra à Saverne ; à Sélestat on parlera des migrants avec Marie-Christine Vergiat (on a sur cette ville une camarade très au fait de cet enjeu) ; avec Patrick Le Hyaric, on aimerait avoir une initiative sur l’évasion fiscale à Strasbourg.

On espère la présence de Ian Brossat à notre fête de l’Humanité le 27 avril pour un meeting (on avait 500 personnes l’an passé). Ce meeting serait le point d’orgue de la première partie de la campagne de sensibilisation, d’information sur l’intérêt d’aller voter, le rôle des élus, la possibilité de la transformation de l’intérieur de cette UE des frontières, des murs, de l’austérité et de l’évasion fiscale ; sur l’importance d’avoir des élus de poids, une gauche de transformation sociale.

Dans cette première partie de campagne, on voudrait aussi organiser deux temps de formation dont une avec Francis Wurtz, député honoraire strasbourgeois, et faire en sorte que les camarades soient outillés en termes de contenu et de thématiques de campagne. Au niveau de la fédération, on commence déjà à travailler à une mise en perspective des enjeux de cette campagne, on va également utiliser le dernier « Cause commune » (sur l’Europe) ou notre Convention qui date de quelques années mais qui reste le socle de notre positionnement politique. On va essayer d’accueillir Marie Hélène Bourlard. Dans notre département les questions industrielles restent relativement importantes. Et puis il y a la question des travailleurs transfrontaliers, des travailleurs déplacés. Comment sauver l’outil industriel dans le cadre de l’UE ? On pense aussi à Artur Hay (jeune livreur chez Deliveroo et candidat) sur la question de la sécurisation de son métier. Strasbourg est une ville complètement touchée par cette nouvelle forme de précariat-salariat. Enfin on aimerait organiser une initiative autour de la culture avec Maryam Madjidi. Toutes ces choses restent bien sûr à caler...

ET COMME CANDIDATE, QUELS SONT TES ENGAGEMENTS ?

HÜLLYA TURAN : Je vais surtout faire campagne dans mon département. Pour l’heure je suis invitée à un banquet à Belfort sur les questions internationales ; et on aura un temps de présentation des candidats pour le Grand-Est du côté des Vosges.

 

Propos recueillis par
Gérard Streiff