Colloque international sur la paix et le désarmement nucléaire-Conclusions

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Nous avons dégagé de vastes accords au cours de cette journée.
1. L’international, la paix, la défense nationale doivent être objets de débats politiques publics, ça a été dit ce matin, en reconnaissant que ce lieu était le lieu où devaient avoir lieu les débats politiques entre les citoyens et débats politiques au Parlement.
Il n’est pas normal que ce soit une chasse gardée de l’exécutif.

2. La paix est une aspiration qui revêt de lutter simultanément sur le plan du désarmement et de l’éradication des facteurs de guerres que sont :

  • les injustices sociales et économiques,
  • les inégalités générées et aggravées par ce système,
  • le réchauffement climatique et la pollution
  • la spoliation des ressources et richesses naturelles,
  • la destruction des écosystèmes par la surexploitation de ces ressources,
  • la violation des droits individuels et collectifs, sociaux, humains, démocratiques et écologiques.

Je crois que cette journée fait apparaître qu’ensemble nous pouvons gagner la bataille pour que le TIAN soit signé et ratifié par la France et que pour construire ce rapport de forces il faut poursuivre le dialogue entre nous et le rassemblement le plus large possible de toutes les forces de la paix disponible.

Notre Parti, le Parti communiste français, ses militants, ses élus, ses parlementaires, ses maires, ses élus locaux, départementaux, régionaux sont pleinement engagés dans cet objectif et feront écho tant à l’initiative de faire adopter par les conseils minimaux des villes de notre pays une résolution de soutien au TIAN à l’initiative du Mouvement de la paix et d’ICAN, et l’inauguration du monument dédié au civil inconnu, en suivant la proposition de Handicap International, nous ferons aussi connaitre cette initiative de manière à ce qu’elle se décline sur les territoires.

Travailler à garantir ce que Jaurès appelait « la Grande paix humaine » c’est nous engager sur le plan politique dans les luttes, les initiatives d’éducation populaire et de conscientisation et dans la bataille d’idées: contribuer à penser le développement de nos sociétés et les relations internationales de façon nouvelle, Pierre Laurent concluait là-dessus.
À penser la paix, à promouvoir la culture de paix, la solidarité, le partage ce qui oblige à repenser les modes d’échanges de commerces, les modes de production et de développement, le développement du multilatéralisme en redonnant effectivement plus de pouvoir à l’Assemblée générale de l’ONU et à en faire toujours mieux un outil de prévention des conflits et de résolutions des grands défis de l’humanité.

On aurait pu être pessimistes à l’organisation de cette journée.

Parce que la question du désarmement nucléaire est encore loin d’être atteinte, et que l’argent qui est gaspillé dans ce secteur pourrait être tant utile ailleurs.

On pourrait être pessimistes, parce que de grandes puissances vendent des armes illégalement à des pays qui les emploient pour tuer aveuglément des citoyens, civils innocents qui sont mutilés, ou qui meurent dans l’ignorance de la plupart et qui subiront les séquelles de ces guerres inutiles durant des décennies.

Mais on peut être aussi optimistes, parce que nous savons ce qu’une société civile puissante peut faire avec des gens comme…
Monsieur PORTEILLA qui transmet ce savoir et ces problématiques aux jeunes de l’Université de Bourgogne.
Ou encore comme Mme LEGEAY qui utilise son expertise juridique pour fouiller et faire connaitre les méfaits des ventes d’armes des États.
Monsieur HANNOUN, qui utilise son expérience et son expertise pour lutter contre l’OTAN en proposant un nouveau modèle et en expliquant en quoi il faut mettre fin à cette organisation qui n’est plus légitime, rejoint en cela par Monsieur LE POLLOTEC qui travaille à mettre en place un regard critique et constructif sur la question de la défense et du monde militaire.

Mais la société civile ne serait pas aussi riche si de grands témoins comme Madame TRAN ne pouvaient pas nous transmettre les cicatrices du temps, comme le font encore les Hibakusha, ces survivants des bombardements de Nagasaki et Hiroshima.

Les associations qui œuvrent au quotidien pour la Paix sont aussi celles qu’il faut saluer, remercier comme le Mouvement pour la Paix présidé par Roland Nivet et l’Association des Communes, Départements et Régions pour la Paix que préside mon camarade Philippe Rio.

Évidemment, il y a les grandes institutions comme ICAN, Amnesty International ou Handicap International.

Et il faut également mettre en avant les pays qui s’engagent diplomatiquement pour la Paix comme Cuba, nous l’avons vu ce matin, et nous remercions encore Monsieur l’Ambassadeur de nous avoir fait part de son témoignage.

Tous ensemble, ils contribuent à faire bouger ces lignes.

Ces lignes ont déjà bougé par le passé avec la mise en place du Traité de non-prolifération il y a 50 ans, avec le traité des armes nucléaires de portée intermédiaire, ou avec les traités contre les mines antipersonnelles.

Et il y en a encore. Le traité sur l’espace par exemple.

J’ai fait un rapport sur la bombe atomique il y a peu de temps que vous avez eu l’occasion de connaître, et juste quand j’ai rendu ce rapport, j’ai demandé à la commission des Affaires étrangères, à la fin de l’année dernière, d’être missionné sur les questions de l’espace, de la diplomatie spatiale pour faire un rapport sur ces questions.

L’actualité nous a donné raison, nous, élus communistes, puisque depuis, des prises de position fortes par les différents gouvernements, américains, le Président de la République française, et donc je pense que comme nous avons travaillé sur la question des Pôles, il nous faut travailler sur la question de l’espace pour que les choses soient démilitarisées.

Je remercie donc à ce titre Mme DENIS qui représentait ICAN, M. CHAPUIS, qui représentait Handicap International et M. ELLUIN qui représentait Amnesty International pour ce que eux et leurs organisations ont pu faire au cours des dernières décennies.

Nous avons pu constater que le traité d’interdiction des armes nucléaires ainsi que le traité contre les bombardements en zones peuplées sont en cours d’adoption pour l’un et de discussion pour l’autre.

C’est une victoire de ces mouvements comme de la société civile.

Les pratiques avancent, certes, mais trop lentement, mais avancent. Et cela sous la pression des citoyens, des organisations diverses, et des élus comme nous en avons vu aujourd’hui, des personnalités engagées pour la paix au quotidien comme les sénateurs Pierre LAURENT, Christine PRUNAUD ou encore Fabien GAY.

Et c’est précisément sous cette pression que nos États se cachent de plus en plus pour contourner discrètement les règles, pour vendre des armes à des pays qui violent toutes les lois de la guerre et toutes les lois de la morale, ou encore pour perpétuer des violations des droits de l’homme.

J’ai l’habitude de dire qu’un parti, que des partis politiques doivent construire la société de demain et doivent accompagner les citoyens dans la mise en œuvre de cette construction. Je pense que le Parti communiste aujourd’hui, ses élus font la démonstration qu’ils sont en ordre de bataille pour accompagner les citoyens français pour faire en sorte que notre pays signe le traité d’interdiction des armes nucléaires.

Merci de votre participation.