Culture en force !

Remettre l’art, la culture et l’éducation populaire au cœur du combat émancipateur

 

Le capitalisme globalisé et financiarisé tente de fabriquer du consensus en s'emparant des imaginaires. Des œuvres, des langages, des revues, des lieux, des festivals, des artistes disparaissent tandis que de grands groupes globalisés font main basse sur la production artistique, sur les médias et le numérique. Ils fabriquent et diffusent massivement des «  produits culturels  »  standardisés et uniformisés. Prises au piège de l'austérité et les critères libéraux, les institutions culturelles publiques voient leur fonction créatrice, critique et citoyenne, menacées. Parallèlement un  processus de dépossession culturelle frappe la jeune génération des classes populaires qui subit misère sociale, échec scolaire, assignation raciste et discriminatoire. 

Parce que ces aspects culturels sont au cœur de l’aliénation des classes populaires, leur sous-estimation est pour beaucoup dans les difficultés que nous rencontrons pour transformer la colère sociale en force politique alternative.

 Il faut s’affranchir des valeurs dominantes,  reconstruire une hégémonie culturelle, faire de l’art et de la culture un enjeu  majeur.  

La dégradation des politiques culturelles publiques est  d'autant plus dangereuse que néo-libéralisme et néo-populisme convergent du même pas obscurantiste.  Ce sont des armes dont se saisit le capitalisme pour s'emparer du champ symbolique et imposer sa domination. Néo-libéralisme et néo-populisme convergent vers une même conception de l’art et de la culture  dominée par trois ordres  : 

  • l’ordre de la marchandise étend désormais à l’art et la culture le champ de la suraccumulation du capital  aliénant les artistes et la production artistique aux logiques de la concurrence, de la rentabilité et de la compétitivité.  
  • l’ordre du divertissement, entendu comme un spectacle décrété populaire,  parce qu’il répondrait à la demande du plus grand nombre. Le système, dominant les médias audiovisuels et numériques, s’acharne à déconnecter la culture de toute exigence artistique et de toute pensée critique.  
  • l’ordre du repli identitaire et de la haine de l’autre qui tente de priver tout un chacun de son bagage culturel et de le forcer à s’intégrer à un modèle nationaliste fantasmé par des idéologies de droite et d’extrême droite empruntant au libéralisme comme au populisme

Cette triple aliénation à l'ordre du capital nous invite  d’urgence, à penser un nouveau projet pour l'art, la culture et l'éducation populaire.

Le rôle essentiel que les communistes ont joué en faveur de la liberté de  création et de la démocratisation culturelle nous enjoint à contribuer à une refondation des politiques culturelles publiques. Nous devons le faire parce que notre ambition révolutionnaire est plus vivante que jamais et que nous partageons le sentiment que le temps est venu de reposer avec force la question culturelle comme un enjeu majeur de la reconstruction d’un projet de société émancipateur. Il nous faut, avec d’autres,  refonder  les politiques publiques de la culture autour de 3 chantiers essentiels:

Le chantier de la création, le chantier de la démocratie culturelle, le chantier de la mondialité et de la diversité culturelle.

Une nouvelle responsabilité publique doit voir le jour. Elle doit s’appuyer sur la tenue d’États Généraux réunissant les acteurs du monde de l’art, de la culture et de l’éducation populaire ainsi que les forces vives du pays.  Elle doit doter le pays de lois refondant  un service public basé sur une compétence partagée entre l’État et les Collectivités dotées de moyens garantis par la loi pour assumer leurs responsabilités dans tous les territoires avec des budgets publics conséquents permettant de combler les reculs accumulés  et d’envisager l’avenir avec ambition. 

Les communistes veulent contribuer à ce retour en force de la culture, indispensable pour affronter les vents mauvais et renouer les liens entre le réel et l’utopie. C’est pourquoi ils ont décidé, dans la préparation de leur congrès, de tenir une Convention nationale pour l’art, la culture et l’éducation populaire dont la tenue donnera un essor nouveau à notre combat émancipateur.