Synthèse du 6e rapport du GIEC : s’appuyer sur la science et les scientifiques pour agir et maintenir une Terre habitable

Publié le 23 mars 2023

 La synthèse du 6e rapport du GIEC constitue l’aboutissement d’un travail énorme de centaines de scientifiques du monde entier qu’il faut saluer. Ce rapport souligne la certitude que l’influence humaine est la seule cause du changement climatique en cours. La trajectoire actuelle d’émissions de gaz à effet de serre nous conduirait à un réchauffement catastrophique de 3 degrés en 2100, et à une élévation du niveau de la mer qui durera plusieurs siècles voire plusieurs millénaires, avec des conséquences dramatiques pour des milliards d’humains, essentiellement les plus pauvres, qui sont de surcroît les moins responsables de l’historique des émissions. En résumé, le rapport montre que si l’humanité est responsable du réchauffement climatique en cours, elle a toutefois aussi les moyens de s’adapter aux conséquences inévitables de celui-ci, et surtout de l’atténuer pour maintenir la planète habitable.

 La France est déjà fortement marquée par les effets du changement climatique. Les canicules et sécheresses qui frappent la métropole l’illustrent, tout comme l’élévation du niveau de la mer qui augmente la fréquence des submersions et l’intensification des événements extrêmes dans les territoires d’outre-mer. Pour relever le défi climatique, il est essentiel de renforcer la recherche scientifique et l’observation opérationnelle des territoires et du climat, de rapprocher le délai entre science et politique afin que les politiques d’adaptation et d’atténuation se fondent sur la connaissance la plus à jour.

Pour décliner ces objectifs, la France doit massivement investir dans sa recherche en redonnant des crédits pérennes à ses laboratoires ; Les activités de service public de production de connaissances opérationnelles doivent être sanctuarisée et servir d’appui aux politiques d’adaptation et d’atténuation. Celles-ci doivent s’inscrire dans une déclinaison fidèle de ce qui doit permettre de respecter les Accords de Paris. Il faut ainsi massivement investir dans l’isolation des bâtiments, les transports en commun en substitution de la motorisation thermique, dans les énergies neutres en carbone et aller vers une plus grande électrification des usages finaux, en appuyant la production électrique sur un mix diversifié prenant le nucléaire comme socle pilotable. L’agriculture doit évoluer pour être plus économe en eau, et développer les puits naturels de carbone que sont les forêts, la végétation et les sols, dont l’efficacité repose sur la bonne santé biologique ; l’évolution vers un régime alimentaire moins carné contribuera à une plus faible consommation d’eau et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le respect des Accords de Paris mérite enfin des initiatives diplomatiques ambitieuses, ne laissant pas les COP successives s’enliser dans l’inaction et la paralysie organisée par les lobbies climaticides ; les prérogatives du Haut Conseil pour le Climat doivent être élargies et ne pas évaluer que les politiques publiques à l’aune des exigences climatiques, mais aussi l’action privée. La saignée du ministère de l’écologie et des établissements publics qui en dépendent doit être stoppée ; leurs missions et périmètres doivent être redéfinis et leurs moyens augmentés, et mis au service d’une politique ambitieuse de connaissance exhaustive et pérenne du système climatique et de la biodiversité.

Pour une planète habitable qui comptera bientôt  9 milliards d'habitants en 2050 , préservant le climat, les ressources,  il faut un tout autre système économique sortant du critère du profit immédiat, tenant compte des enjeux de long terme et mettant le développement humain au centre. Un monde où la coopération serait la règle, la décroissance des dépenses d'armement engagée, et l’arrêt des armes nucléaires sérieusement envisagé et inscrite à l’agenda : on réorienterait les crédits ainsi libérés pour le climat, ainsi en est-il des 1 000 milliards de dollars par an d'aide aux pays pauvres réclamé lors de la COP26 par ces derniers. Une banque du climat pourrait aussi financer massivement les politique d’atténuation et d’adaptation pour les pays les plus démunis, en lien avec la banque mondiale et le FMI dont on doit redéfinir les missions. Il s’agit aussi de réorienter les accords commerciaux et de libre échange pour qu'ils intègrent les contraintes climatiques, garantir la diffusion des brevets des meilleurs technologie bas carbone existantes.

 

C’est ce chemin que le PCF propose d’engager pour le monde, à la hauteur du constat alarmant du GIEC, afin d’affronter les grands défis de l’Anthropocène dont le changement climatique est l’une des composantes.

 

Paris, le 22.03.2023
Parti communiste français