Développer les services publics

Actuellement, les services publics sont dans la ligne de mire des libéraux. D’abord parce que lorsqu’une activité organisée par le secteur public peut s’avérer juteuse, le marché tente de s’en emparer. C’est ainsi que l’énergie ou encore les transports par exemple ont été dérégulés et progressivement privatisés.

Évidemment, la part la moins rentable du secteur public (le logement social, l’hôpital public, l’aide sociale...), tout particulièrement ce qui reste d’accompagnement des publics les moins solvables, n’intéresse nullement les opérateurs privés. Dans ce cas il convient, selon la même idéologie libérale, de réduire au maximum les dépenses que génère cette activité d’intérêt général, et/ou de l’organiser de sorte qu’elle soit conforme aux besoins des forces de l’argent : il en va ainsi de l’Éducation nationale, dont la fonction est devenue de répondre toujours plus aux besoins immédiats du marché du travail, et toujours moins d’émanciper. Avec la baisse de dotations aux collectivités territoriales, les services publics locaux sont également fortement menacés.

Ces politiques de baisse des dépenses publiques, de casse des services publics, organisées depuis 30 ans ont des effets dévastateurs sur nos sociétés et tout particulièrement les publics les plus vulnérables. En matière de santé par exemple, près de 40 % de patients ont renoncé à se soigner : en cause, les déremboursements et le défaut d’offre publique de soin. Près de 12 millions de personnes éprouvent des difficultés à payer leur facture de gaz et d'électricité et ne peuvent se chauffer convenablement. C’est bien les couches populaires et les couches moyennes qui paient l’addition car les services publics sont le patrimoine de ceux qui n’en ont pas.

Comment sortir de l'opposition Etat/Marché ? Le marché ne répond pas aux besoins fondamentaux en intégrant les exigences d'égalité, de continuité, d'adaptabilité, de lisibilité et de mise en cause du productivisme. Mais les faits témoignent aussi des limites d'une gestion étatique, verticale, technocratique qui conduit à des choix déconnectés des besoins réels et des aspirations. Les communs, c'est à dire la gestion par les intéressés eux mêmes fondées sur des règles et des modalités démocratiques et participatives, peuvent transformer les services publics pour qu'ils deviennent des vecteurs de transition écologique et d'innovation démocratique.

Agir tout de suite

  • Abandonner le pacte de stabilité et tout dispositif visant l’austérité budgétaire comme CAP 22 qui prévoit un plan massif de casse des services publics et de la fonction publique.

  • Mettre fin à la baisse des dotations aux collectivités aujourd’hui en difficulté pour leur permettre d’assurer leurs missions de service public.

  • Adopter immédiatement un moratoire sur la fermeture des structures assurant une mission de service public, et tout particulièrement les hôpitaux. 

Changer de logique

  • Aller vers la création de pôles publics nationaux et décentralisés par la création et/ou la convergence d’acteurs publics dans tous les secteurs où une nouvelle impulsion doit être donnée à l’action publique : pôle national du transport public, pôle public du médicament, service public national du logement, pôle public de l’énergie, service public de l’art, de la culture et de l’éducation populaire...

  • Les services publics existant seront dotés des moyens nécessaires à leur fonctionnement avec du personnel sous statut leur garantissant l'indépendance et la responsabilité dans ses fonctions,  par exemple par le recrutement de 20 000 policiers et gendarmes, des moyens affectés à la justice, ou encore le budget de l’Éducation nationale porté à 7 % du PIB.

  • Aller vers le 100 % Sécurité sociale : revenir sur les exonérations des cotisations sociales patronales, garantir l’égalité salariale femme/homme, engager une politique ambitieuse en matière d’emploi et de salaire.

  • Créer un fonds européen pour le développement des services publics, démocratique et financé par la BCE

Construire les services publics du XXIème siècle

La reconquête des services publics suppose des batailles d'ampleur: le parti communiste français propose d'enclencher un vaste processus citoyen avec les élus, les syndicats et l’ensemble des usagers pour le développement, le financement et la  démocratisation des services publics.