Européennes : un travail de fourmis fera la différence

Jean-Marie Langoureau, co-secrétaire départemental dans les Alpes-Maritimes, plaide pour une campagne offensive et minutieuse.

La dynamique est là. Après les Législatives, un réel traumatisme dominait. La tentation était forte de faire jeu blanc au profit des municipales. Comme si notre score le 26 mai, même s’il ne dira pas seul l’état des forces, ne pesait pas sur les municipales. Nos efforts, la prestation de Ian ont créé cette dynamique. Notre souci : l’abstention. À quoi le vote peut servir, il y a doute. Convainquons notre électorat plus que les autres le leur, nous ferons la différence.

Quatre questions méritent réponse. Premièrement, comment prolonger luttes et colère ? « Carton rouge à Macron », OK, mais la FI le dit aussi. Nous, c’est « Carton à Macron et à l’Europe du fric ». Car notre colère implique, pour être conséquente, d’aller par exemple censurer le 26 la directive contre les services publics. En PACA, Muselier (LR) veut livrer les TER au privé grâce au ferroviaire de l’UE. Ce sera plus de dividendes aux actionnaires et moins d’argent pour la sécurité. On laisse faire ou on prolonge sa colère contre les trains bondés et en retard ? Pareil pour l’emploi. À Cannes, Thales Alenia Space veut supprimer 500 emplois : un vrai sabotage de l’Europe spatiale. On laisse faire ou on exige un Airbus de l’espace ? Deuxièmement, affrontons positivement la question : la changer ou en sortir. Urgence climatique, menaces de guerre, accueil fraternel des migrants ? La seule réponse possible, c’est à la fois Europe et Humain d’abord. Troisièmement, des députés PCF ou non à Strasbourg, ça change quoi ? Tout ! Un exemple : le paquet ferroviaire. Au combat de nos élus, d’abord isolés, il n’a manqué que 27 voix sur 751 pour le rejeter. Quatrièmement, parlons aussi avenir de la gauche. Pour beaucoup d’électeurs, ce mot a toujours un sens. Il ne suffit pas de dire que nous, nous avons voté contre tous les traités. Ne donnons pas l’impression d’exiger un PCF plus fort comme préalable à la proposition d’une perspective à gauche. Offrons aussi l’image d’un parti qui dessine un espoir pour la gauche.

Quelle campagne pour le temps qui reste ? Nous recevrons 5 candidats, pour la couverture médiatique. Mais ce qui fera la différence, c’est le travail de fourmi. L’appel de soutien en est l’outil majeur. Dans ma section, à Cannes, 5 %, c’est 600 voix. Nous avons 400 coordonnées d’adhérents, amis, signataires de pétitions, participants à notre Grand débat : avec leurs proches, ce sont 1 600 électeurs potentiels. Un exemple : le Dr Goncalves, l’oncologue candidat, sera devant le CHC le 11 mai. Nous cherchions un contact dans l’hôpital. Un camarade s’est souvenu qu’un médecin hospitalier avait signé une de nos pétitions. Nous avons retrouvé ses coordonnées dans nos listes. Contacté, lui-même oncologue, il accueillera son collègue et a signé l’appel de soutien. L’aurions-nous sollicité sans cette occasion ? Combien de centaines d’autres voix sont encore en sommeil ? C’est ce travail de fourmi qui fera 5 % le 26.