Europe/Le programme : un argumentaire utile aux militants et un outil de campagne efficace

Le programme de la liste « Pour l’Europe des gens contre l’Europe de l’argent » est présenté nationalement ces jours-ci. C’est un document de 28 pages dont l’introduction rappelle quelques idées fortes : la liste conduite par Ian Brossat est la liste du monde du travail ; elle porte opposition et une alternative résolues à la politique de Macron ; le PCF est le seul parti français, représenté sans discontinuité à la fois dans les deux chambres du Parlement français et au Parlement européen, à s’être opposé sans compromis à l’ensemble des traités européens ; son projet vise une union des peuples et des nations libres, souverains et associés pour coopérer (p. 3).

Le texte montre que « l’Union européenne capitaliste roule vers l’abîme » ; elle connaît une crise majeure qui a des impacts concrets sur les peuples : autoritarisme, austérité, pauvreté, dégradation des services publics. « Attention, note alors le document, les directives et les règlements qui ont institué ces mécanismes autoritaires n’existent que parce qu’une majorité de député·e·s les ont approuvés. » D’où l’importance d’avoir des élus comme Ian Brossat et les candidats de sa liste (p. 4).

C’est d’ailleurs le thème abordé ensuite (p. 5) : des élu·e·s communistes indispensables au Parlement européen. Contrairement à une idée reçue, le Parlement européen a des pouvoirs importants (politique, législatif, budgétaire) ; et la prochaine mandature (2019/2024) aura un ordre du jour chargé. Alors, « oui des élu·e·s communistes au Parlement européen sont indispensables pour porter la voix de l’intérêt des peuples et des travailleurs. »

Douze propositions

Suivent (p. 6) douze propositions pour la France et pour l’Europe, sur le thème « L’humain et la planète d’abord ». Nous ne donnons ici que le titre de ces propositions : un travail qui paie ; agir pour l’emploi ; un moratoire sur la libéralisation des services publics ; agir pour le climat ; refonte de la PAC ; contre l’évasion fiscale ; refus de soumettre le budget français à la Commission ; couper les liens Institutions/lobbys ; clause de l’européenne la plus favorisée ; accueil des migrants ; sortie de l’OTAN ; fin des négociations de libre-échange.

Page 7, sous l’intitulé « Contester et rompre avec les fondements de classe de l’Union européenne », le texte avance une série d’arguments. Par exemple : Remettre en cause les traités européens ? Oui. « Pour autant, il n’y a pas à attendre que soient créées les conditions d’une renégociation des traités pour nourrir des demandes légitimes de changements dont la réalisation passe par la rupture avec la logique des traités actuels ! Ce sont les rapports de force qui déterminent les changements réalisables. Les nouveaux traités suivront le moment venu et intègreront les avancées réalisées. » Autre question : Sortir de l’UE ou de la zone Euro ? Sortir de l’UE ne nous libérerait pas du capitalisme, et sortir de l’euro pousserait à une surenchère généralisée et à une guerre économique sans merci : « Pas de raccourci : il faut changer l’euro et la Banque centrale européenne. » Concernant le projet européen, le texte juge que les nations ne sont pas des cadres en déclin mais estime que la réponse à la mondialisation capitaliste passe par l’articulation entre des nations libres et de nécessaires coopérations, partant de la double idée : les problèmes les plus urgents exigent des solutions internationales, et toute conquête d’un peuple est un levier pour la réaliser chez les autres.

Enfin, dans les pages 8 à 23, « Nos combats pour refonder l’Europe », sont précisées les grands propositions communistes évoquées plus haut (travail, services publics, climat, etc.). Le document détaille chaque fois le contenu des propositions (par exemple, concernant « un travail qui paie pour une vie digne », on parle de la mise en place d’une clause de non régression sociale, de la défense des revenus et des conditions de travail, de l’abolition du statut des travailleurs·euses détaché·e·s, d’une vraie politique pour la jeunesse ; en même temps, sur chacun de ces thèmes, des encadrés rappellent ce que les députés communistes ont obtenu ou défendu. Bref, un document utile, qui donne aux militants une batterie d’arguments pour la campagne et qui montre aux électeurs toute l’ambition communiste pour l’Europe.

Gérard Streiff