Groupes parlementaires : constructifs et combatifs

Les parlementaires communistes se sont réunis à Saint-Etienne les 19 et 20 septembre, où nous avons été accueillis par la sénatrice Cécile Cukierman. Un rendez-vous annuel qui réunit les député·e·s, sénatrices et sénateurs communistes pour marquer et préparer la rentrée parlementaire.

Les textes que nous examinerons au cours de cette session parlementaire ont donc bien évidemment été présents dans nos échanges. Sur la bioéthique, nous avons ainsi entendu et débattu avec des personnalités extérieures : Pierre-Henri Duée du Comité consultatif national d’éthique, et Victor Deschamps, maître de conférences, spécialiste de la filiation.

À la veille de l’examen du texte dans l’hémicycle de notre Assemblée nationale, ces échanges nous ont permis de dresser des frontières entre le techniquement possible et l’éthiquement souhaitable.

Le projet de loi de Finances à venir – qui ne marque en rien un tournant social comme voudraient nous le faire croire le gouvernement et une majeure partie des médias – a, quant à lui, traversé l’ensemble de nos échanges.

D’autres sujets, qui ne sont pas au menu du strict agenda parlementaire, ont également été identifiés comme prioritaires de nos combats à venir dans nos hémicycles et sur nos territoires.

Plan d’urgence pour la santé

Celui mené en commun depuis le début de la législature sur les hôpitaux va se concrétiser, à notre initiative lors de la session, sur le plan législatif. Les parlementaires communistes mènent en effet depuis février 2018 un Tour de France des hôpitaux qui a donné lieu à la visite de plus de 150 établissements et EHPAD publics, aux quatre coins du territoire (et au-delà avec des visites en Martinique et en Guyane) avec le souci permanent d’être à l’écoute et de relayer les mobilisations sociales. Nos rencontres avec les personnels, les syndicats et les membres de comités de défense ont révélé l’urgence de nouvelles orientations politiques et financières pour faire grandir le service public hospitalier. Elles nous ont permis de travailler avec les acteurs du monde de la santé à l’élaboration d’un plan d’urgence pour la santé et l’hôpital public que nous allons donc traduire en proposition de loi dans les prochaines semaines. C’est également dans cet état d’esprit constructif et combatif que nous aborderons l’examen du budget de la Sécurité sociale, afin de répondre aux justes aspirations du monde hospitalier.C’est dans ce même état d’esprit que nous avons décidé de poursuivre nos initiatives en faveur de l’organisation d’un référendum sur la privatisation des Aéroports de Paris. Le Référendum d’initiative populaire que nous avons réussi à enclencher avec nos collègues parlementaires peine à trouver un second souffle et nous en avons pleinement mesuré les risques. Cependant, nous avons décidé de ne pas relâcher nos efforts pour recueillir les 4,7 millions de signatures nécessaires. Nous saisirons également la perche tendue par le Président Macron pour obtenir l’organisation d’un référendum dès le premier million de signatures, comme il l’avait promis dès le 25 avril dernier.

Mise en commun

Lors de ces journées nous avons, comme chaque année, participé à des ateliers. Parmi ceux-ci, les parlementaires ont pu se rendre sur l’exploitation agricole de Laurent Pinatel, ancien porte-parole de la Confédération paysanne de 2013 à 2019. Les échanges ont porté sur son expérience de la transition vers l’agriculture biologique et les voies et moyens de la transformation en profondeur de notre modèle agricole, face aux enjeux de préservation de la biodiversité et de lutte contre le changement climatique. Prenant le contrepied du discours culpabilisateur, qui veut faire des agriculteurs ou des consommateurs les comptables en dernier ressort des errements libéraux, les échanges ont permis de mettre l’accent sur la question de l’accompagnement financier du renoncement à l’utilisation des pesticides, des insuffisances de la politique agricole commune et des dangers que recèlent les traités commerciaux comme le CETA et le Mercosur. Il a aussi été abondamment question des aides que les collectivités locales pourraient aujourd’hui mettre en place pour favoriser la conversion et développer les circuits-courts.

Comme chaque année, ce temps d’échanges entre nos deux chambres a été bien trop court pour que nous puissions approfondir l’ensemble des sujets qui nous mobiliserons au cours de l’année à venir. Rendez-vous a donc été pris pour que, durant la session, nous nous retrouvions pour traiter ensemble du sujet brûlant des retraites ou bien encore de la question des institutions.

Nos forces seront démultipliées par la mise en commun du travail de nos deux groupes et c’est ce que nous nous attacherons à faire tout au long de l’année parlementaire à venir.

André Chassaigne