PCF, retour en politique ?

Dans un texto, un très jeune étudiant en journalisme - il n’a pas 20 ans - à qui j’avais préalablement envoyé l’entretien avec Ian Brossat, tête de liste du PCF aux élections européennes, réalisé par le média Le vent se lève et paru le 27 avril dernier, a réagi comme suit : « Enfin une longue interview de Ian Brossat.

La seule que j’avais lue était celle de Politis. Globalement, je suis d’accord point par point avec son discours et je me satisfais que le PCF ait vocation à redevenir un parti proche des classes populaires et moyennes, de reprendre au centre de son projet les rapports économiques et le travail au lieu de tomber uniquement dans les sujets plus sociétaux. » Lisons le texto intégralement : « Mon seul désaccord, très anecdotique, est celui du mot gauche. Je pense - continue-t-il - que pour un grand nombre de gens la classification politique à gauche devient de moins en moins lisible et que ce terme fut sali par les sociaux-démocrates, et donc qu’il n’est plus à mettre en avant.

Et par ailleurs, il n’était pas ou très peu utilisé au début du XXe siècle, comme on peut le remarquer dans les discours de Jaurès. » Pour celles et ceux qui placent leurs espoirs politiques dans le PCF, ils savent bien qu’une hirondelle ne fait pas le printemps... Mais information importante, ce tout jeune homme m’avait, quelques temps auparavant, affirmé très fermement vouloir voter FI car il avait appris la politique en écoutant le chef de file du Parti de gauche, Jean-Luc Mélenchon, le seul à gauche qu’il admirait. Et lorsque, intrépide, j’osais évoquer le PCF, j’eus droit de sa part à un grand étonnement suivi de cette argumentation : ce parti était en voie de disparition, personne chez ses camarades de promotion envisageaient cette organisation bientôt centenaire comme faisant encore partie du paysage politique français. Quant aux plus cultivés d’entre eux, ils lient ce parti à la seule expérience soviétique.

Alors, je me permettrais de rappeler quelques extraits de cet entretien : « Nous avons voté contre le Traité constitutionnel européen… non par refus de l’Europe mais parce que nous avons perçu très tôt l’ADN libérale de cette Union européenne. Nous avons eu la volonté de représenter le monde du travail sur notre liste… depuis trop longtemps maintenant l’UE est la propriété des banques et de la grande bourgeoisie. Le PCF… est un parti d’une richesse incroyable composé d’hommes et de femmes désintéressés, généreux, qui se battent pour leurs idées, qui ne cherchent pas à faire carrière.

Le PCF peut être utile pour la période que nous traversons. Le PCF s’est longtemps battu autour du slogan Produisons français. J’assume parfaitement ce slogan. Si l’UE est puissante, c’est parce que nos chefs d’État étaient faibles. Ils ne cherchaient même pas à imposer leurs objectifs… » Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement. L’entretien est, bien entendu, disponible sur internet.

 

Valère Staraselski

écrivain