Pyrénées-Orientales – Enfin revenue, la Fête du Travailleur Catalan

C’était un grand bonheur, vendredi 1er et samedi 2 juillet, pour les communistes des Pyrénées-Orientales et leurs amis d’ouvrir à nouveau à tous leur terrain du Bocal du Tech, à Elne, et d’y retrouver la traditionnelle Fête du Travailleur Catalan. Retour empreint de gravité car le PCF et la CGT y célébraient un hommage à Philippe Galano, disparu brutalement en janvier 2021. Une plaque à sa mémoire a été posée sur la voiture corail, installée au terrain pour accueillir les artistes invités.

La Fête, en ce juillet 2022, a repris ses droits. Plusieurs groupes musicaux l’ont joyeusement animée ; le vaste terrain favorise les balades, en famille ou en amoureux ; les restaurants affichent les produits locaux : agneau catalan, fideua, charcuterie du pays, fromages et bunyettes. Stands d’associations, coin librairie…

Mais la Fête du Travailleur Catalan c’est aussi et avant tout un grand moment politique. Un moment important quand on peut se réjouir de la présence d’un nombre non négligeable d’élus de gauche et d’un groupe animé par les communistes à l’Assemblée nationale. Un moment lourd pour les communistes et la gauche dans ce département où les quatre députés sont membres du Rassemblement national. Sans que ce soit une totale nouveauté. Il y a déjà eu au temps passé un député FN, élu aussi au conseil régional du Languedoc-Roussillon. Attachement au colonialisme, aggravation de la misère, abstention massive se conjuguent ainsi pour nous faire tomber au plus bas.

C’est dur, mais cela donne aussi l’envie de se battre et d’évoquer divers sujets : l’éducation, vendredi, avec Stéphane Bonnery. Autour de l’agriculteur André Trives, la précarité alimentaire et les problèmes de l’agriculture : disparition des terres, recul organisé du soutien au bio… Avec Serge Regourd, vice-président à la culture du Conseil régional d’Occitanie et fort d’une solide expérience, un mot d’ordre clair : pas la culture qui se soumet au « populaire », mais le populaire qui bénéficie de la culture, dans tous ses aspects et toute sa richesse.

Pour entrer encore plus en politique, la Fête accueillait au nom de la direction nationale du Parti notre camarade Guillaume Roubaud-Quashie. Le moment d’amorcer la réflexion que tous attendent, que beaucoup veulent mener. Quelle gauche ? Comment reconstruire l’espoir ? Quels liens entre la situation française et celle d’autres pays ? Notre fil directeur : les besoins de la population française, la paix dans le monde.

Guillaume énumère les dix mesures allant dans ce sens que vient d’adopter le Conseil national du PCF. Le débat fait surgir des points sensibles : le dirigeant syndical insiste sur le lien entre les revendications du syndicat et les exigences du PCF. On souhaite la reprise et l’intensification de l’action, tant des actifs que des retraités, on évoque les manifestations communes avec l’Espagne proche. Une militante insiste : il faut interpeller Macron, qui est co-prince d’Andorre, pour qu’il agisse en faveur des femmes andorranes à qui l’interruption de grossesse est encore totalement interdite. Guillaume a cité Maïakovski : il nous faut extorquer la joie.

Yvette Lucas

membre du secrétariat national de l’Amicale des Vétérans et de la mémoire militante