Qui soutient le référendum ?

Au 4 novembre, le site ADPRIP comptabilisait 922 500 soutiens envoyés (et 875 572 affichés par l’Intérieur !). Une étude menée dans les 500 plus grandes villes de France a croisé les résultats de récentes élections avec le taux de soutien à la procédure ouverte le 13 juin dernier. Les résultats ne sont pas dénués d’intérêt.

« La France qui pétitionne n’est pas n’importe laquelle, estime Jérôme Fourquet, directeur du département « opinion » de l’institut Ifop. C’est la gauche diplômée, militante, associative et syndicale, habituée aux formes de participation non conventionnelles et attachée aux services publics. » Il y voit « une demande de nouvelles formes d’expression civique ». L’étude montre que ce sont des territoires de culture communiste (Montreuil, Malakoff, les arrondissements de l’est parisien, les villes de la petite couronne) qui « enregistrent parmi les taux de soutien les plus élevés ». C’est également vrai dans les villes où l’influence d’EELV aux dernières européennes a été forte. Côté Insoumis, « malgré les mots d’ordre de J.-L. Mélenchon, ceux qui ont voté pour FI soutiennent le référendum de manière très différente selon les villes. Preuve que les électeurs, indisciplinés, ne se plient pas aux consignes des états-majors de formations politiques affaiblies. » Autre enseignement : les lepénistes sont totalement absents de cette campagne. « Plus la commune a voté pour la liste du Rassemblement national (RN), moins elle se mobilise. L’appareil militant comme les électeurs du RN restent sourds à ses appels à signer et faire signer contre un bradage des biens publics au profit d’intérêts privés. » Un électorat pourtant contestataire, dit encore l’étude, mais « qui ne saisit pas la nouvelle forme de participation citoyenne offerte par la plateforme de collecte de signatures ». Alors que - dit encore la note - le RN parle beaucoup de « République référendaire ».