Solidarité avec le peuple algérien

Depuis de nombreux mois, le peuple algérien est engagé dans une insurrection pacifique pour exiger le départ du «système» et l'entrée dans un état de droit où règneraient la démocratie, la liberté, la justice sociale. Ce mouvement populaire rencontre en France, dans les médias comme dans le champ politique, bien peu d'écho.
Internationalistes, les communistes de France se sont toujours tenus, dans les épreuves, au côté du peuple algérien. Ils entendent témoigner leur solidarité à ceux qui luttent aujourd'hui de l'autre côté de la Méditerranée pour conquérir une «seconde indépendance». Rendez-vous ce jeudi 7 novembre à 18h30 pour une soirée de solidarité avec le peuple algérien au siège du PCF, place du Colonel-Fabien.

A l'occasion du 37e vendredi de protestation, des centaines de milliers d'Algériens sont à nouveau descendus dans les rues d'Alger mais aussi dans toutes les villes du pays, témoignant de la profondeur du mécontentement qui s'exprime depuis le 22 février. Aux cris d'Indépendance, Les généraux à la poubelle, Pas d'élections avec les gangs, Dégagez tous!, ils ont redonné toute sa force à l'anniversaire du déclenchement de la guerre d'indépendance.

Ce soulèvement digne, déterminé, pacifiste et créatif mobilise les femmes, la jeunesse mais aussi toute la société dans une unité qui a su reléguer au second rang les clivages confessionnels, linguistiques ou régionaux. L'humiliation que constituait la nouvelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika, la corruption et le pillage en règle du pays par le clan au pouvoir, l'oligarchie financière et les cercles mafieux ont suscité la révolte, alors qu'un immense sentiment d'injustice traverse la société face aux inégalités, à l'austérité, au chômage et à la répression de toutes les formes de contestation.

“Par son exemplarité, ce mouvement peut avoir une immense résonance et constituer une source d'espoir partout “

Désormais incapables de mobiliser la société autour d'un projet national, les profiteurs du système, dont la colonne vertébrale s'incarne dans la haute hiérarchie militaire et son chef d'état-major, Gaïd Salah, veillent à pérenniser leur domination par tous les moyens. Ils ont agité le spectre du chaos et du complot venu de l'étranger. Ils ont fait le choix de la répression en procédant à des arrestations, en déployant un impressionnant dispositif policier, en restreignant les libertés de réunion et d'expression. L'instrumentalisation de la justice a conduit derrière les barreaux des figures majeures de l'opposition comme Louisa Hanoune, Karim Tabbou ou Abdelwahab Fersaoui, dont certains ont déjà été condamnés à de lourdes peines d'emprisonnement. Mais surtout, après deux échecs, ils tentent de passer en force afin d'organiser une nouvelle élection présidentielle dont l'objectif serait de re-légitimer des dirigeants honnis par la population. La date a été fixée au 12 décembre et les candidatures retenues par une commission nationale aux ordres suintent grossièrement la supercherie et donnent raison aux inquiétudes exprimées par le peuple algérien quant à la transparence de cette consultation. Sur les cinq candidats retenus, quatre sont d'anciens ministres d'A. Bouteflika, tandis que le dernier appartient à une petite formation islamo-conservatrice ayant fait allégeance au pouvoir. Il ne faut pas non plus compter sur les médias officiels qui avec un zèle renouvelé cadenassent tout débat pluraliste.

La rupture est donc totale, tandis que les tensions et les menaces sont à leur comble. La grève illimitée dans la magistrature, qui vient de débuter et qui dénonce la mainmise du pouvoir exécutif sur l'institution judiciaire, risque d'avoir des incidences sur l'organisation du scrutin. Le peuple algérien aspire à la liberté, à la démocratie et à la justice sociale. Cela appelle un changement radical avec des réformes structurelles, une nouvelle constitution qui ne peuvent advenir que dans le cadre d'une transition démocratique. Au terme de ce processus, des élections auront lieu qui ne peuvent en aucune manière être organisées par ceux qui incarnent le pouvoir aujourd'hui et qui de ce fait doivent partir.

Par son exemplarité, ce mouvement peut avoir une immense résonance et constituer une source d'espoir partout où les peuples aspirent à la liberté, à la justice et à la paix. Le Parti communiste français est totalement du côté du peuple algérien dans la volonté commune de changement qu'il proclame. Il entend donner à ces acteurs l'opportunité de faire résonner à Paris cette ferveur révolutionnaire dans une grande soirée de solidarité internationaliste jeudi 7 novembre à 18 h 30 au siège du PCF, place du Colonel-Fabien.

 

Pascal Torre
responsable-adjoint du secteur international du PCF
chargé du Maghreb et du Moyen-Orient

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Articles et note sur le sujet:
Algérie: L'exigence d'une transition démocratique (Article, juin 2019)
Situation en Algérie (Note, 13 avril 2019)
Une première victoire pour le peuple algérien (Article, 13 mars 2019)