80 ans de la mort de Danielle Casanova

Le 9 mai 1943, Danielle Casanova meurt en déportation du typhus à Auschwitz-Birkenau. L’annonce de sa mort est une déflagration qui nourrit les appels à la résistance. La journaliste Simone Téry rapporte : « Les cloches se mirent à sonner dans tous les villages, à Piana, à Vistale, à Vico. Oui, les curés des villages firent sonner les cloches pour une communiste. » Les honneurs qui lui sont rendus sont les mêmes qu’aux hommes.

Danielle Casanova n’est pas « la femme de », elle est une héroïne de la Résistance à part entière. Celle qui, en 1940, en clandestinité, a mis en place les comités féminins de résistance en région parisienne et dans la zone occupée. Le rôle des femmes dans la Résistance est un tournant pour la conquête de nouveaux droits, en premier lieu le droit de vote.

Le 8 avril dernier, le PCF invitait à témoigner à son Congrès, Isaline Choury Amalric, nièce de Danielle Casanova, qui a fait naître une vive émotion dans l’assistance.

Les communistes portent et porteront la mémoire d’une de leurs dirigeantes les plus marquantes, qui fut notamment chargée, en 1936, de fonder l’Union des jeunes filles de France. L’UJFF a permis aux femmes d’être des forces motrices de la vie politique comme de leur propre existence : « En ce jour les jeunes filles communistes font leurs premiers pas sur le chemin de la lutte pour une existence heureuse, la paix et la Liberté », déclare Danielle en 1936. L’UJFF est aussi une structure politique au fondement antifasciste : « Nous ne voulons pas de la souillure du fascisme. La conquête du bonheur est pour la femme liée à son libre épanouissement dans la société, cet épanouissement est une condition nécessaire du développement du progrès social. » Des foyers ont été formés partout sur le territoire afin de participer à l’instruction des jeunes filles, à leur épanouissement culturel, aux mouvements sociaux dans les usines.

Danielle Casanova était reconnue pour son action en faveur de la paix et de la solidarité internationale. Sa participation à la délégation en 1938 au Congrès mondial de la jeunesse pour la paix à New York a été marquante, tout autant que son engagement envers les républicains espagnols et leurs familles. Elle organise par exemple des délégations pour apporter du lait aux enfants.

Les communistes ont le devoir de transmettre aux jeunes générations, au-delà de nos rangs, la mémoire de ces femmes, ces communistes, telle que Danielle Casanova, qui ont changé le cours de l’Histoire. Notre héritage nous oblige, donne le sens de nos responsabilités et de notre action en faveur du progrès social, de la solidarité et de la paix.

Le 9 mai 2023, le PCF s’est rendu à l’invitation d’Isaline Amalric Choury à la commémoration des 80 ans de la mort de Danielle Casanova, chez elles, à Piana, en Corse. La direction nationale a ainsi pu être représentée, aux côtés de ses fédérations de Corse.

Shirley Wirden

membre du Conseil national