Jean Charles Nègre avait un coeur énorme, généreux (Fabien Roussel)

Notre ami, notre camarade Jean-Charles Nègre est décédé. Mon ami, mon camarade est parti. Membre de notre exécutif national, très actif et toujours présent, c'est un grand dirigeant du PCF qui nous quitte.

Jean-Charles avait un coeur énorme, généreux. Toujours disponible, il mettait ses connaissances au services de tous, aussi à l'aise dans les relations diplomatiques que dans les campagnes électorales. Il s'est mis au service de tous les secrétaires nationaux du PCF qu'il a côtoyé depuis Georges Marchais avec une totale loyauté. Avec Marie-George Buffet et avec Pierre Laurent, nous sommes effondrés.


Appelé aux plus hautes responsabilités nationales de notre parti, Jean-Charles Nègre était resté niçois dans l'âme. C'est à Nice, au lycée Masséna qu'il s'engage à la Jeunesse communiste. Il deviendra le responsable départemental de la Jeunesse communiste dans les Alpes-Maritimes, puis un de ses dirigeants nationaux, avant de devenir le secrétaire général de la Fédération mondiale de la jeunesse démocratique (FMJD) à Budapest de 1974 à 1978, présidant alors aux destinées  d'un mémorable festival mondial de la Jeunesse à Cuba en 1978. IL rejoint ensuite le département de politique extérieur du PCF, où il s'occupera plusieurs années de l'Amérique latine. Il devient un ami inlassable du Vietnam qu'il visitait depuis régulièrement.


Il occupera ensuite de nombreuses responsabilités nationales, dont celle de coordinateur du pôle moyens du Parti qu'il occupait encore aujourd'hui. Il s'est chaque fois employé, même  dans les moments difficiles, à assurer à notre parti les moyens d'une activité indépendante à la mesure de nos ambitions politiques.


Dans toutes  ses responsabilités, Jean-Charles Nègre s'attachait au rayonnement des relations extérieures du Parti, nationales comme internationales. Homme de passion comme de communication, il tissait des liens dans le monde militant, dans le monde politique  comme dans le monde économique avec une égale fermeté dans ses convictions et un égal respect de tous ses interlocuteurs. Jean-Charles Nègre était connu de tous au Parti communiste. Il était respecté de tous, quelles que soient les convictions politiques. Il  était un point d'ancrage fort pour toutes celles et ceux qui l'ont croisé. Le Parti communiste français lui est éminemment redevable.


Jean-Charles était aussi un élu communiste de premier plan, respecté de tous.


Conseiller municipal de Montreuil à partir de 1989, Jean-Charles était devenu Conseiller général du canton de Montreuil-Est en 2001.


Aux côtés de Robert Clément puis d'Hervé Bramy, dont il devient vice-Président en 2004, Jean-Charles a toujours eu le souci de conjuguer son engagement communiste, celui de l'émancipation humaine, au cœur de son action d'élu, en recherchant sans cesse les voies pragmatiques de toutes les avancées possibles pour les droits des habitants, et des jeunes en particulier. Pour Jean-Charles, Montreuil et la Seine-Saint-Denis devaient être respectées, parce que ces territoires dessinaient ce que notre pays peut offrir de meilleur à sa jeunesse : des solidarités, des luttes, des innovations, de la fraternité.

C'est lui qui entraîna ainsi des grandes entreprises publiques et privées dans l'aventure des chartes pour l'emploi, qui permirent à 1.500 jeunes d'accéder à une véritable emploi, qualifié, alors que trop de jeunes séquano-dynisien-ne-s étaient jugés trop « éloignés » de l'emplois. Jean-Charles n'a jamais renoncé à les y faire rentrer, parce qu'il croyait en la jeunesse.


C'est cette même ambition qu'il fit vivre dans ses délégations successives, en particulier dans le champ de l'action sociale, où Jean-Charles travaillait à faire respecter les droits élémentaires de toutes et tous et mobilisait tous les services publics en ce sens.


Il fut aussi à ce titre un acteur innovant de coopérations décentralisées, mutuellement avantageuses, en particulier avec une province du Vietnam ou avec des pays de l'Afrique subsahariennes. Jean-Charles ne pouvait imaginer un monde où la France n'apporte pas une contribution essentielle au co-développement et à la libération des peuples de toutes les dominations. Son engagement aux côtés du peuple cubain, contre le blocus américain, en témoignèrent sans cesse.


Notre Parti, sa ville de Montreuil, mais aussi ses amis perdent un camarade et un grand dirigeant. 


Au nom de tous les communistes, j’adresse à son épouse, à ses enfants, à mon ami Patrice Bessac et aux Montreuillois, nos plus sincères condoléances et nos plus chaleureuses pensées.
 


Fabien Roussel