Julian Assange : « Le refus de son extradition doit conduire à sa libération immédiate » (PCF)

Le refus de la justice britannique d'extrader Julian Assange, le journaliste lanceur d'alerte et fondateur de WikiLeaks, est un soulagement et une première étape qui doit conduire à sa libération immédiate.

Poursuivi pour « espionnage » par les Etats-Unis, victime d'une traque qui dure depuis 11 ans, il risque 175 ans de prison. L'acharnement, les persécutions, les maltraitances, jusqu'à son incarcération dans un quartier de haute sécurité, s'expliquent par les révélations fournies par son site aux opinions publiques internationales.


Julian Assange a, entre autres, permis de dévoiler à la face de tous les méthodes et les crimes de guerre et de l'armée américaine en Irak et en Afghanistan, les turpitudes des multinationales ou la corruption de dirigeants politiques. L'ancien vice-président des Etats-Unis et nouvellement élu président Joe Biden puis Donald Trump n'ont eu de cesse de criminaliser son action.


Si la Cour n'a pas retenu les aspects politiques du dossier, elle a justifié sa décision par la dégradation de l'état de santé, notamment mentale, de Julian Assange sur lequel avaient alerté plusieurs médecins ainsi que le rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture.


Si l'issue de la procédure est encore suspendue à un nouvel appel de Washington, l'enjeu du procès est considérable. La liberté de Julian Assange est le miroir de nos libertés à tous, partout dans le monde.


Il s'agit ni plus ni moins de la liberté de la presse, du droit à l'information, de la protection des lanceurs d'alerte face à la raison d'Etat et aux multinationales. Le sort fait à Julian Assange est le fruit d'une volonté politique ; l'enjeu de ce procès est d'ordre démocratique et nous concerne toutes et tous.


Le gouvernement de la France est resté totalement silencieux en dépit du fait que la Convention européenne des droits de l'Homme soit violée dans cette affaire. Emmanuel Macron, toujours prompt à prodiguer des leçons de morale et qui avait fait de la liberté de la presse le centre de son discours à l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2017, doit à présent sortir de son mutisme.


Le Parti communiste français (PCF) se félicite de cette première décision. Julian Assange doit être libéré et recevoir des soins. Le PCF demande à Emmanuel Macron de l'accueillir en France où il devra vivre libre et en sécurité.


Parti communiste français,


Paris, le 5 janvier 2021