Le groupe Renault dégraisse et fermera plusieurs sites en France, voilà la vérité !

Les sites de Flins, d’Alpine à Dieppe, des Fonderies de Bretagne à Caudan ou de Maubeuge sont menacés, en plus de celui de Choisy-le-Roi, quoi qu’en disent la direction du groupe Renault !

La mobilisation des salariés et des élus, peut permettre de faire reculer la direction du groupe sur ses intentions. Ces luttes ne font que commene à Choisy à Dieppe, à Maubeuge, à Caudan où les annonces de la direction rencontrent une forte opposition de la part des salariés et des élus locaux, rassemblés dans leur diversité.

Le groupe s’inscrit dans une restructuration visant à réduire ses « coûts » de 2 milliards d’euros, amplifiant ainsi une stratégie industrielle conduite depuis 15 ans, fondée sur le saccage de la production et des emplois en France, la délocalisation d’activités en Europe de l’Est et en Turquie notamment. Dans cette perspective, c’est bien la grande majorité des sites français du groupe et leurs emplois qui seront à terme menacés de disparition. 4600 emplois seraient supprimés en France dont la moitie d’ouvriers. Cela s’ajoute au 20 000 emplois supprimés dans notre pays sous la période Goshn !

Avec en toile de fond, la satisfaction des exigences de l’actionnariat du groupe, qui a déjà fait main basse sur 4,8 milliards d’euros de dividendes depuis 2013, soit l’équivalent du soutien financier que s’apprête à engager l’Etat français sous forme de prêts et de garanties d’emprunts.

On voit ainsi les conséquences industrielles et sociales d’un modèle économique qui maintient notre appareil productif et nos emplois sous la domination du capital financier : des dividendes par milliards et des plans de soutien financier public sans aucune condition économique, sociale ou écologique et des suppressions constantes d’emplois, de savoir-faire, et de productions, laissant en jachère des réseaux entiers de sous-traitants et des bassins d’emplois entiers.

Le PCF appelle à une large mobilisation dans notre pays, avec les salariés concernés, avec les populations et l’ensemble des réseaux de sous-traitants, pour imposer d’autres choix pour un groupe stratégique pour notre pays.

Il faut d’abord que l’Etat joue pleinement son rôle d’actionnaire et fasse entendre une autre ambition pour Renault, en particulier en pesant pour la réorientation de la stratégie du groupe, avec des relocalisations d’activités en France et surtout avec des choix industriels utiles à la société, à l’emploi et à la transition écologique. Les salariés du groupe disposent par exemple du savoir-faire pour le lancement d’un petit véhicule populaire hybride, à un prix modéré, dont le développement et la fabrication sont jugés insuffisamment rentables par les actionnaires. De la même façon, le développement de filières de recyclage, d’une diversité de moteurs (électriques, hybrides et thermiques) adaptés aux besoins de mobilité réels doit constituer un horizon de développement pour le groupe.

Il est également possible de rapatrier en France la production de Dacia et de Clio vendus mais fabriquée actuellement en Turquie et en Roumanie.

L’Etat, plutôt que de s’apprêter à déverser une nouvelle fois des milliards d’euros au nom d’un sauvetage du groupe, doit conditionner tout plan d’accompagnement financier à l’entreprise et à ses filiales de conditions strictes de maintien des sites de productions et des emplois. 

Plus fondamentalement, Renault comme nombre de groupes industriels doivent sortir des logiques de rentabilité maximale et immédiate pour s’engager sur les chemins bien plus vertueux de la responsabilité sociale et écologique. Les richesses créées par leurs salariés doivent exclusivement servir à l’emploi, aux salaires, à la recherche et à l’innovation, à l’élévation des compétences et  enfin à produire « utile », en fonction des besoins de mobilités et des objectifs de transition écologiques. 

A l’évidence, ces préoccupations ne peuvent pas être celles d’actionnaires qui n’attendent que des retours sur investissement. Il devient ainsi urgent, pour sortir Renault de l’ornière d’une stratégie industrielle suicidaire, de donner de nouveaux pouvoirs aux salariés dans l’entreprise, et de créer des instances démocratiques associant ceux-ci, les citoyens, l'Etat, les collectivités et leurs élus pour construire des stratégies industrielles conformes à l'intérêt collectif.