Verallia : 198 licenciements et « en même temps » 100 millions d’€ aux actionnaires (Fabien Roussel - PCF)

Alors que depuis plusieurs semaines, les plans sociaux s’accumulent à un rythme inédit, projetant dans l’angoisse des milliers de salariés, déjà durement éprouvés par la pandémie liée au Covid-19, l’entreprise Verallia, spécialiste de la production de verre, licencie 198 salariés, ferme un four de production à Cognac et distribue, en même temps, 100 millions d’euros de dividendes ! En pleine crise, le gouvernement doit interdire ce choix honteux du groupe qui privilégie les dividendes et préfère licencier.

La situation du groupe est pourtant loin d’être critique. Verallia affiche en effet un chiffre d’affaires florissant de 2,5 milliards d’euros et une croissance de 9%. Le cynisme de l’entreprise est tel que l’avant veille de l’annonce du plan de restructuration, le 10 juin 2020, le conseil d’administration votait le versement d’un dividende de 100 millions d’euros aux actionnaires, dont 55 millions au fonds d’investissement américain Apollo, 7,5 millions à la Banque Publique d’Investissement, 4,9 millions aux 40 cadres dirigeants de Verallia et 2,1 millions pour le seul PDG, Michel Giannuzzi. Un dirigeant qui augmente par ailleurs son salaire de 20%, passant de 875 000 euros à 1,1 million annuel.

Dans ces conditions, l’annonce d’un tel plan social, « dans le but d’accélérer la réduction des coûts », sonne comme une véritable provocation, socialement irresponsable. Fleuron de notre industrie verrière, riche de plus de deux cents ans d’histoire dans notre pays, Verallia et ses salariés méritent mieux qu’une gestion exclusivement financière et tournée vers le profit à court terme.

Les syndicats ont d’ailleurs formulé de nombreuses propositions pour développer l’entreprise. Innover, monter en gamme, reconquérir des marchés abandonnés, accompagner les marchés d’avenir ou encore se positionner résolument sur le bio.

Alors que notre pays ambitionne de s’engager dans une reconquête industrielle à long terme, il serait incompréhensible de laisser un tel groupe, florissant et porteur d’avenir, détruire ainsi des emplois et des savoir-faire.

C’est la raison pour laquelle j’ai interpellé Bruno Le Maire, Ministre de l’Economie, des Finances et de la Relance, afin qu’une médiation entre les salariés et les dirigeants soir rapidement organisée pour empêcher ces licenciements. Dans l’attente, ces suppressions d’emplois ne doivent pas être autorisées.