Carpentras : face au RN, une tête de liste communiste

La bataille des municipales est lancée depuis quelques mois à Carpentras. Carpentras, capitale du Comtat Venaissin dans le Vaucluse, dont la députée a été le temps d’un mandat Marion Maréchal Le Pen.

Carpentras, c’est une ville de 30 000 habitants ; c’est une ville pauvre, avec le Pous-du-Plan, 2e quartier prioritaire le plus pauvre de France. Carpentras, c’est une histoire. Carpentras, c’est deux mandats d’une liste d’union de la gauche dont le PCF faisait partie, et actuellement nous avons deux élus dans la majorité. Mais tout comme la société s’atomise, bouge, la politique aussi, et dans cette majorité il y a dorénavant des marcheurs.
Nous avons essayé l’union de la gauche en discutant avec nos partenaires, le maire sortant, mais la peur est une prison. Certains se voient comme les seuls remparts au RN. Nous disons que les Carpentrassien·ne·s méritent mieux que d’être enfermés dans un duel duo mortifère. Nous avons refusé de disparaitre dans ce bazar électoral, et affirmons avec force et fierté nos convictions, et sommes clairs et cohérents. Nous ne voulons pas de compromissions et dénoncerons ces opportunistes qui salissent souvent l’engagement sincère de beaucoup d’entre nous. Quant au RN, il avance masqué derrière un général, ex-enseignant à l’institut de Marion Maréchal Le Pen, clairement d’extrême droite.
Nous refusons que notre ville soit le laboratoire de l’union des droites voulue par ces personnes. Nous refusons que Carpentras soit un laboratoire avec les expérimentations d’En Marche dans divers domaines. Nous avons donc initié, avec la FI locale, un collectif citoyen de gauche, Carpentras en commun, car il nous faut plus de commun, ici comme ailleurs. Car il faut défendre nos valeurs, nos services publics qui font partie de nos biens communs. Une démarche qui a vu le collectif grandir, se renforcer, et qui veut faire avec les habitant·e·s et non pour les habitants.
Nos 4 priorités sont la démocratie, la culture, les solidarités et l’écologie. Alors nous travaillons en atelier pour faire émerger idées et priorités, et la richesse est là. Il ne faut pas sous-estimer les invisibles et les oublié·e·s. Et quand on va à leur rencontre et qu’on leur explique qu’ils peuvent prétendre à prendre le pouvoir municipal et le partager, nous avons un accueil formidable.
Redonner son sens au mot politique, au mot collectif, remettre sur la table nos valeurs, nos engagements clairement de gauche. Ici à Carpentras, comme ailleurs, l’avenir ce n’est ni En Marche, ni l’extrême droite, ni la droite. L’alternative, c’est nous, avec cette démarche, ces propositions concrètes et une vision pour Carpentras, pour une ville soucieuse de toutes et tous, respectueuse de l’humain et de la nature.
Je suis depuis quelques jours tête de liste ; c’est une immense fierté, un grand honneur mais aussi une énorme responsabilité que je mesure. Nous mènerons une campagne belle, vivante, enthousiaste, car c’est ce qui nous porte, la vie et l’envie du meilleur pour toutes et tous. Ces deux mois s’annoncent intenses, mais nous irons jusqu’au bout, jusqu’à la victoire, nous l’espérons.
Mina Idir, secrétaire départementale, membre du CEN.