Centres de santé : journée de travail le 11 janvier

Les questions de santé et d’accès aux soins sont devenues pour les citoyens le sujet de préoccupation principal aujourd’hui au même rang que le chômage depuis quelques années. C’est lié aux politiques d’austérité néolibérales qui se sont abattues sur le pays et qui ne cessent de réduire les dépenses de santé tandis que les besoins augmentent.

Tous les secteurs de la santé sont touchés : l’hôpital public (réduction du nombre de lits, encombrement des urgences, crise de gouvernance, endettement, manque de personnels, en psychiatrie détricotage de la politique de sectorisation, etc.), la médecine de prévention et de santé publique (quasi disparition de la médecine scolaire, suppression progressive de la médecine du travail, réduction des PMI, diminution de tous les budgets de prévention et de promotion de la santé), insuffisance du financement de l’Assurance maladie, privatisation sournoise, et renoncement aux soins. Les indicateurs concernant l’état de santé de la population montrent une dégradation de celle-ci.

Mais le problème le plus urgent est peut-être maintenant l’insuffisance de professionnels de santé en particulier de médecins. Cette pénurie touche aujourd‘hui tous les territoires : les villes comme les campagnes. Elle participe à la désertification de nombreux territoires. Les gens ne trouvent plus de médecins pour s’occuper d’eux, les rendez-vous sont lointains et les honoraires libres se généralisent et s’envolent. Devant cette pénurie, les patients se retournent vers leurs élus de proximité et la question prend un tour particulier alors que les élections municipales se profilent. En réponse, de nombreux camarades, qu’ils soient candidats non élus ou candidats élus sortants minoritaires ou majoritaires, se sont engagés dans la lutte pour obtenir la création de centres territoriaux de santé de service public. Ils rencontrent des difficultés mais aussi des succès importants dans la mobilisation des gens.

La commission nationale Santé et Protection sociale du PCF a travaillé sur cette question. Elle propose que soit mise en place une politique territoriale de santé et milite pour que soit créé un réseau territorial de centres de santé publics. Déjà en deux ans plus de 48 initiatives ont été prises par les communistes pour la création de tels centres sur tout le territoire et ce sont plus de 71 sections recensées à ce jour qui travaillent sur ces problèmes. Les communistes sont à l’œuvre ; ils organisent la population, créent des associations de lutte, travaillent ces dossiers et rassemblent beaucoup de gens sur ces thèmes populaires. Cela a des conséquences sur les listes de rassemblement qu’ils impulsent pour les prochaines élections municipales.

Le choix de promouvoir des centres de santé répond à une logique : ceux-ci sont ouverts à tous, respectent obligatoirement les tarifs opposables de la Sécurité sociale, pratiquent le tiers payant systématique et proposent une médecine d’équipe. Les professionnels sont salariés, ce qui les éloigne des contraintes et dérives du paiement à l’acte. Ils peuvent porter des programmes de promotion de la santé en fonction d’objectifs locaux adaptés aux populations. Les centres sont un outil de la démocratie sanitaire dans la mesure où les organismes gestionnaires sont dirigés par des représentants des usagers. Ils peuvent se doter, à côté des consultations de médecine générale, de consultations spécialisées orientées vers les besoins sanitaires recensés par les citoyens. Les gouvernements de droite ou socialistes ont proposé ces dernières années des « Maisons de santé » financées par des fonds publics mais restant la propriété des professionnels libéraux. Les professionnels s’organisent alors en fonction de leurs propres besoins. Ce système reste ancré sur le paiement à l’acte et aucun contrôle public n’est possible. Or nous disons : pas de financement public sans contrôle public. Le succès de ces maisons de santé n’est pas au rendez-vous car les jeunes médecins refusent largement cette pratique libérale. Ils ont été formés à la médecine d’équipe à l’hôpital et souhaitent un mode de vie différent : le salariat les attire. Ceci fait que de nombreuses maisons restent des coquilles vides. À l’inverse, le nombre de centres de santé polyvalents a augmenté de 20 % l’année dernière selon les chiffres du ministère.

Tout ceci a conduit la commission nationale et la direction du Parti à proposer une journée de travail et d’échange sur ce thème le samedi 11 janvier au siège du CN à 9 h 30. Elle est ouverte à tous ceux qui travaillent à la promotion locale des centres de santé.

inscription : [email protected].

Vous êtes invités.

Dr Michel Limousin, membre de la commission nationale Santé et Protection sociale du PCF