Climat : Quelles propositions pour trouver une issue positive ?

À la mi-août, un nouveau rapport du GIEC est tombé. Nouveau signal d’alerte sur le dérèglement climatique. Les causes en sont dorénavant connues (émissions de CO2 et méthane issues de la production et de la consommation énergétique fossile, du transport, de l’agriculture, du logement, des délocalisations industrielles…). Les conséquences se perçoivent déjà : évènements météo extrêmes, pics de chaleur, inondations, incendies, extinction de la biodiversité, perte de productions agricoles…

Le doute climato-sceptique est devenu très marginal. Au contraire, la préoccupation pour le climat incite les gens, les jeunes à se mobiliser lors de « marches climat » massives. Mais les solutions pour trouver une issue positive font l’objet d’un intense affrontement idéologique. Certains prônent les initiatives individuelles pour agir. Si elles ne sont pas à décourager car révélatrices de nouvelles formes de militantisme, elles doivent déboucher sur des actions collectives pour être plus efficaces et contribuer à remettre en cause le système. Faute de quoi, elles sont insuffisantes. D’autres vendent l’idée, malgré le démenti des experts scientifiques, que c’est foutu, qu’il est trop tard pour agir et qu’on ne peut plus sauver le climat, nourrissant le fatalisme et l’inaction, protégeant de fait le système capitaliste, principal responsable de ces maux.

Besoin d’une politique de « grands travaux écologiques »

Les experts le disent : il est encore temps d’agir, et il faut des mesures fortes, radicales, transformant amplement le système. Alors, oui, il est urgent de discuter propositions concrètes, solutions politiques immédiates et de moyen terme pour ouvrir une perspective d’espoir sur ce dossier-là.

Ainsi, des propositions peuvent être faites pour réduire les émissions de CO2liées au transport (30 % des émissions de gaz à effet de serre). On peut citer pêle-mêle : la gratuité des transports en commun, le développement de l’usage du vélo, la construction de cargos à voile, la taxation des voitures au poids, la baisse du prix du billet SNCF, le développement du ferroutage, la relocalisation des productions (pour favoriser des « circuits courts industriels »), la taxation du kérosène… Voilà quelques exemples qui, sur ce seul chapitre transport, montrent qu’il y aurait besoin d’une politique de grands travaux écologiques, pourvoyeuse d’emplois. Et évidemment, la même déclinaison peut être faite sur l’industrie, l’agriculture ou le logement qui sont impliqués dans les émissions de CO2

Concernant l’industrie qui « pèse » 20 % des émissions de CO2, on pourrait citer un bonus/malus de TVA pour l’inciter à la décarbonation. L’agriculture pourrait réduire ces émissions (17 % du total) en développant circuits courts, agriculture urbaine et agriculture paysanne. Le logement (17 % des émissions également) nécessite des rénovations thermiques lourdes (à l’inverse d’une politique de saupoudrage) et un objectif de sortie du béton, très climato-incompatible.

Voilà quelques idées qui peuvent rassembler les communistes dans des actions utiles pour nos concitoyens, faire consensus à gauche (ou à tout le moins être mises en débat). Pour ceux qui ont besoin de plus d’éléments, les militants intéressés pour s’engager dans ces actions, ils pourront trouver développement, arguments, chiffres dans le livre co-écrit avec Jacques Baudrier. La commission Écologie du PCF est également disponible pour répondre aux sollicitations pour des initiatives fédérales ou de section.

Alain Pagano

membre du CEN en charge de l’écologie

coauteur avec Jacques Baudrier de Un programme unitaire pour le climat. Editions du croquant