Commission énergie Rencontre avec le PC espagnol

Publié le 15 février 2023

Plusieurs débats ont animé la dernière commission nationale Énergie. Dans le cadre du congrès, les camarades de la commission ont produit une contribution collective sur l’énergie pour alimenter les débats. Elle est disponible sur le site du 39e congrès.

Nous avons fait un point sur le colloque international organisé par la Fondation Gabriel-Péri les 17 et 18 mars 2023 au Sénat sur l’énergie : bien commun de l’humanité.Plusieurs tables rondes avec une diversité de personnalités sont prévues : l’accès à l’énergie, le marché européen, les critères de gestion, la propriété et la maitrise sociale de l’énergie, le rôle de la France et de ses entreprises, la recherche, les technologies, le partage des connaissances. Le programme complet est disponible via le lien suivant https://gabrielperi.fr/initiatives/colloques/energie-bien-commun/- inscription : [email protected]

En préalable d’une future négociation, une consultation publique a été lancée par la Commission européenne sur la refonte du marché européen de l’électricité. Sujet important compte tenu que l’énergie est très impactée par des directives libérales européennes de toutes sortes qui ont comme conséquence la concurrence, les privatisations et des prix à la hausse, une perte de souveraineté. La Suède qui préside le Conseil de l’Europe commencera les négociations. Notre commission a rencontré les communistes espagnols qui animent le groupe de travail énergie au sein du PCE. 

En Espagne, le secteur de l’énergie est complètement privé : les moyens de production, les réseaux de transport et de distribution également. S’il existe un tarif réglementé de vente, il est adossé à 80 % sur le marché.

Nous avons évoqué nos différentes approches sur le mix énergétique, la planification ; la nécessité d’une maitrise publique et de la fixation des tarifs. Nous avons bien sûr évoqué le modèle espagnol de « l’exception ibérique » pour lequel plusieurs voix d’un axe très large se font entendre en France pour copier ce modèle… En effet, les Espagnols ont obtenu, au motif de la faiblesse de ses interconnexions avec le reste de l’Europe, un plafonnement exclusif des prix du gaz utilisé dans les centrales électriques à hauteur de 40€ MWh. Ceci via une subvention versée par les consommateurs.

Le PCE constate que ce mécanisme a fortement augmenté la consommation de gaz de l’ordre de 50 % et donc des émissions de CO2impactant la nécessaire lutte contre le réchauffement climatique. Ils considèrent que ce mécanisme ne modifie pas substantiellement la situation actuelle du secteur de l’électricité dans sa logique libérale et ne baissera pas le prix de la facture.

Nous avons décidé de poursuivre ce travail commun et de l’élargir à d’autres partis communistes et progressistes en Europe pour réfléchir à construire une initiative commune.

En France, EDF fait l’objet d’une Offre publique d’achat (OPA) afin « d’étatiser » à 100 % l’entreprise. En même temps, l’Allemagne a décidé de nationaliser Uniper, l’entreprise gazière en quasi-faillite suite à la guerre en Ukraine. Si la Commission européenne a approuvé ce plan de nationalisation par l’État, elle demande des contreparties, notamment la cession de certaines parties de ses activités, représentant une part importante de ses revenus. Cette attitude nous fait craindre le retour du grand projet de démantèlement d’EDF « Hercule » avec des contreparties de cession à la clé ! µ

Valérie Gonçalvès

membre du CN