Déclaration de Fabien Roussel – Les Français·es ne veulent pas de la politique du gouvernement, ni dans leur ville, ni dans leur pays

Le second tour des élections municipales s’est déroulé dans un contexte totalement inédit. Un tournant est pris pour plus de justice sociale et plus d’écologie.

Et même si l’abstention atteint un record, le signal envoyé au Président de la République et à sa majorité est claire : les Françaises et les Français ne veulent pas de sa politique dans leur ville ni dans le pays ! C’est un échec lourd pour toutes celles et ceux qui espéraient conquérir de nouvelles villes avec l’étiquette En Marche.

Et ce scrutin montre que là où les forces de gauche et écologistes se sont unies avec des citoyens pour mettre les politiques sociales de solidarité et écologiques au cœur de leur ville, elles ont gagné. Dans toutes ces villes, le Parti communiste français a été un acteur de ces victoires et participera à ces nouvelles majorités, à Marseille, Lyon, Bordeaux, Strasbourg, Poitiers, Nancy.

Avec ces 233 maires élus au premier tour, ceux élus au second, le PCF demeure une force incontournable en France. Ils seront des points d’appui pour défendre le climat avec l’accès à des transports collectifs moins chers, voire gratuits, pour l’accès à des logements de qualité, pour encadrer le prix des loyers, pour accéder à des centres municipaux de santé. Ils seront au service de la défense de l’emploi, pour le développement des services publics, pour mettre en place des cantines bio, et favoriser l’accès à la culture et aux sports pour tous.

Cette élection était là aussi pour exprimer les inquiétudes, les colères de nos concitoyens face à cette crise, mais aussi leurs espoirs de changement.

Et nous avons entendu durant cette campagne beaucoup de témoignages de salarié·e·s en colère contre des plans sociaux injustes et purement financiers. Et nous sommes pleinement aux côtés des Renault, des General Electric, des Luxfer, des travailleurs de la propreté, ceux d’ONET, des salariés de l’aéronautique, d’Air France, des enseignants, des soignant·e·s, des aides à domicile, du monde de la culture et des arts en souffrance aujourd’hui.

Nous avons aussi entendu les inquiétudes des familles qui ont du mal à boucler les fins de mois, alors que le gouvernement ne veut ni rétablir l’ISF, ni taxer les dividendes et le capital ; nous participons à la solidarité auprès des plus fragiles face à la pauvreté qui augmente.

Nous avons soutenu les nombreuses PME et petites entreprises abandonnées par leurs banques et les assurances riches comme Crésus.

Oui, c’est le monde du travail qui paye cette crise, ce sont les petits qui restent les plus exposés face à la pandémie. Mais le capital, la finance, les plus riches conservent leur train de vie et leurs privilèges. Cette injustice et ces inégalités ne sont plus acceptables.

C’est pourquoi les très bons résultats des forces de gauche et écologistes comme ceux du PCF sont importants à l’issue de ce scrutin.

Déjà, lors du 1er tour, les candidat·e·s de notre parti, à la tête de listes de gauche, écologistes et citoyennes, avaient enregistré de nombreux succès : 233 communes de plus de 1 000 habitant·e·s choisissaient un maire communiste, dont 100 communes de plus de 3 500 habitants.

Parmi elles, Montreuil, 108 000 habitants, où Patrice Bessac et sa liste ont été largement plébiscités par les électeurs. Avec 5 villes perdues et 10 villes gagnées, le Parti communiste s’est ainsi renforcé dans tout le pays, en nombre de maires et en nombre d’élus locaux lors du premier tour.

Pour ce second tour, les communistes conduisaient des listes de rassemblement dans 109 communes, dont 40 sortants.

Dans les villes de plus de 10 000 habitants, nous enregistrons quelques conquêtes, comme Bobigny, Villejuif, Noisy-le-Sec, Tergnier... Je souhaite aussi saluer la victoire de ma collègue Huguette Bello à Saint-Paul-de-La Réunion, ville de plus de 100 000 habitants. En revanche, pas de victoire au Havre malgré la belle campagne de Jean-Paul Lecoq à la tête d’une liste citoyenne.

Durant cette élection, nous n’avons eu qu’une seule boussole : là où les alliances ont été nombreuses entre la droite et La République en Marche, le PCF s’est largement attaché au rassemblement des forces de gauche et écologistes, pour empêcher la droite de faire main basse sur de nouvelles communes et pour que de nouvelles majorités de progrès soient élues, en particulier dans les grandes villes. Nous étions très actifs dans de nombreuses listes de gauche et écologistes. Le PCF contribue ainsi au succès dans de nombreuses villes, comme à Lyon, Bordeaux, Marseille.

Dès demain, les élu·e·s communistes seront mobilisé·e·s aux côtés de tous les salariés confrontés à la cascade de fermetures d’entreprises ou de plans sociaux, aux côtés de celles et ceux qui travaillent à une reconquête des services publics et d’une industrie adaptée aux besoins de la société et au défi écologique.

Enfin, notre peuple pourra compter sur toutes ces femmes et ces hommes pour s’opposer aux politiques d’Emmanuel Macron et de son Premier ministre, pour promouvoir des politiques répondant aux urgences sociales et climatiques. La réforme des retraites comme celle de l’assurance chômage doivent être abandonnées.

Oui, cette élection constitue un premier coup d’arrêt électoral pour le parti du Président de la République.

De grands combats nous attendent maintenant. Allons gagner d’autres victoires dans les semaines qui viennent, avec les salarié·e·s, les jeunes, les retraité·e·s qui souffrent tant des politiques actuelles.

Plus que jamais, rassemblons-nous pour faire gagner l’être humain et la planète !

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF.

Paris, le 28 juin 2020