Elections législatives en France : l’exigence du rassemblement pour une transformation sociale et écologique

Au grand dam des commentateurs de la pensée unique qui répètent en France depuis des mois et des années, le peuple de gauche n’a pas disparu. Il est bien là. C’est d’ailleurs lui qui a sauvé la France lors du second tour de l’élection présidentielle en empêchant l’élection de la candidate d’extrême droite, Le Pen.

Aujourd’hui, à la veille des élections législatives qui auront lieu les 12 et 19 juin, le peuple de gauche aspire au rassemblement et à une alternative. Une volonté qui prend de l’ampleur par-delà les fragilités, les contradictions et les confusions aussi parfois dans les idées. Pour des millions de Françaises et de Français, il s’agit à la fois de s’attaquer au poison du racisme, d’un fascisme qui avance masqué et « dédiabolisé », et d’empêcher Emmanuel Macron d'appliquer sa politique de droite, si nocive pour le monde du travail et pour l’environnement, mais aussi de mettre en place une politique ambitieuse de transformation sociale et écologique.

Cette exigence du peuple de gauche a permis de lever nombre d'obstacles afin qu’aboutisse un rassemblement inédit intitulé « Nouvelle Union populaire écologique et sociale ». Insoumis, communistes, écologistes et socialistes se sont accordés pour être rassemblés dès le 1er tour, une première depuis l’instauration de la Ve République en 1958. Ils se sont entendus également sur des mesures à mettre en œuvre d’urgence : avec la hausse du salaire minimum à 1400 €, la retraite à 60 ans, la planification écologique, l’éradication de la pauvreté, la renationalisation des entreprises d’énergie EDF et Engie, des autoroutes et aéroports, de nouveaux droits d’intervention des salariés dans les entreprises, la lutte contre l’évasion fiscale, etc.

Le compromis auquel les formations de gauche ont abouti n’est évidemment pas parfait. Il ne pouvait pas l’être puisqu’il est marqué par les contraintes produites par les institutions de la Ve République et l’absence de proportionnelle aux élections.

En raison de cette situation institutionnelle, préjudiciable à la démocratie car elle favorise des agissements autocratiques et hégémoniques, le PCF a consenti à des efforts immenses en acceptant de ne pas présenter de candidat titulaire dans plus de 90 % des circonscriptions de France. C’est sur ce point que l’on retrouve la marque du Parti communiste français qui a toujours pris ses responsabilités devant l’histoire. Sauver le rassemblement, l’intérêt du peuple et viser l'objectif d'envoyer une majorité de gauche à l'Assemblée nationale constituent la priorité que s'est fixée le PCF. Celui-ci avait 11 députés dans la précédente mandature, alliés à quatre députés de gauche d’Outre-Mer. Les communistes comptent en gagner davantage et former un groupe dont le seuil est à 15 députés.

C’est d’une importance cruciale pour porter les propositions communistes devant l’Assemblée nationale et veiller, entre autres, au respect des engagements. Ce sera en outre très important pour porter une voix originale, et écoutée, sur les enjeux internationaux, trop souvent grands oubliés des débats parlementaires.

L’Assemblée nationale comme le Sénat sont écrasés sous une chape de plomb idéologique, victimes d’un storytelling permanent qui berce les parlementaires de l’idée d’ « une France généreuse, respectueuse des droits humains » qui, dans un monde toujours plus ouvert, se bat pour ses « valeurs ». On ne croit si bien dire puisque la réalité de la politique internationale de la France est bien sûr moins reluisante, voire à l’opposé, des poncifs et des discours entendus dans l'hémicycle : la priorité donnée à la diplomatie économique en vue de conquêtes de marchés et de richesses se fait pour beaucoup par les ventes d’armes et des opérations militaires extérieures prétendument nécessaires.

Même si la politique internationale relève en grande partie des prérogatives du président de la République, ne sous-estimons pas les possibilités d'inflexion et d'action du gouvernement et du Parlement, d'autant plus si des exigences d'une autre politique sont portées par des luttes et des mobilisations.

Il y a besoin de députés communistes, à l’image de Jean-Paul Lecoq, qui dévoilent et dénoncent les réalités dérangeantes et portent une conception radicalement différente, moderne et ambitieuse de ce que pourrait être la place de la France, de sa diplomatie, pour un monde de paix et de coopérations, dans le respect des souverainetés et des choix des peuples, pour des échanges mutuellement avantageux pour tous.
Les défis sont immenses face au chaos généré par le capitalisme, face au dérèglement climatique, à l’effondrement de la biodiversité, aux guerres et aux nouvelles menaces (Covid, pandémies à venir, etc.)
Les questions européennes et internationales ne sont plus un « supplément d’âme », tant elles sont rattachées aux réalités quotidiennes nationales et aux choix de société. Elles s’invitent dorénavant partout, dans tous les débats de société, y compris les débats électoraux nationaux ou européens.

Raison de plus pour se mobiliser en faveur de l’élection d’un plus grand nombre de députés communistes et poursuivre et amplifier l’action, les luttes et solidarités politiques pour qu’enfin la politique internationale de la France change. Les mesures relatives aux questions internationales contenues dans le programme des Jours Heureux détaillent les chemins pour y parvenir. Des propositions appréciées à leur juste valeur par beaucoup d’acteurs en France et dans le monde, qu’il s’agit de faire vivre, en premier lieu durant ces élections législatives.

Dominique Josse
membre de la Commission des relations internationales du PCF