Face au sommet du G20 et aux enjeux de la COP 26, l'urgence des mobilisations citoyennes

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Lors du G20, les dirigeants des « grandes puissances » (la Russie et la Chine étaient absentes) se sont livrés à un exercice de « passe-passe » entre les intentions virtuelles affichées et la réalité de leurs politiques néfastes pour les humains et la planète. Cela ne doit guère nous étonner mais au contraire nous alerter sur la nocivité de ces politiques pour l’avenir de notre civilisation et de la planète.

Alors que la crise économique et les effets dévastateurs des politiques néolibérales et militaristes continuent à faire des ravages, on nous a ainsi vanté au G20, un « nouveau multilatéralisme » vertueux pour faire face aux crises internationales actuelles.

Mais comment ne pas être scandalisés qu’alors que la pandémie Covid-19 n’en finit pas de produire ses effets meurtriers en renforçant les inégalités à travers le monde; les chefs d’État du G20 refusent la reconnaissance des brevets de vaccination comme biens publics mondiaux (en Afrique seulement 5% de la population est vaccinée).

De même, comment peut-on prétendre à un multilatéralisme respectant les droits humains essentiels, alors que les États-Unis « recadrent » leurs alliés les plus loyaux, notamment en Europe, en fonction de leurs nouveaux objectifs stratégiques prioritaires de « guerre froide » 2.0 , face à la Chine et la Russie.

Contrairement à ce qui est annoncé, l’UE en crise profonde, « coordonne » de plus en plus étroitement sa politique étrangère et de défense avec l’ OTAN. Là comme ailleurs, celle-ci n’aurait plus de raison d’être si étaient recherchées les conditions de mise en œuvre de nouveaux traités de coopération, de sécurité collective et de paix, mutuellement avantageux pour les peuples.

Avec Mario Draghi leur hôte à Rome, ces mêmes gouvernants au service d’un néolibéralisme mondialisé sont prêts à reconnaître avec un certain cynisme, « qu’il faudrait changer de cap pour éviter que chaque crise ne se transforme en de nouveaux conflits dévastateurs et coûteux » ; alors que ce sont les effets de leurs politiques d’exacerbation des rapports de force, de guerres, de violation des droit et des traités internationaux, d’exploitation et d’expropriation des richesses des peuples en voie de développement ; qui ont comme conséquences l’aggravation de la crise climatique générant notamment les flux de migrations forcés et les tragédies que vivent les migrants devant qui se dressent aujourd’hui les murs de la honte.

Dans ces conditions, quoi d’étonnant à ce que, lors de la tenue de la COP 26, les déclarations d’intentions, les engagements au rabais pris par certains des pays à la fois les plus riches et les plus pollueurs de la planète pour atteindre les objectifs fixés il y a six ans à Paris ; puissent laisser un goût amer voire provoquer indignation et colère.

Les annonces que traduira la déclaration finale de la COP 26, font craindre aux ONG et aux pays du Sud les plus impactés par le réchauffement climatique, de « nouvelles promesses vides et une répétition des échecs des précédents engagements ».

Sans de réelles avancées sur le financement des préjudices causés par les politiques de pillage des ressources et les catastrophes climatiques induites par le réchauffement climatique ; sans adoption de législations nationales fortes et contraignantes interdisant, par exemple, aux entreprises et aux institutions financières d’alimenter la déforestation » (Jo Blackman Global Witness in Le Monde 04-11-20), sans maitrise publique des biens communs à l’échelle de la planète, la légitimité des négociations climatiques actuelles pourrait être mise en cause.

C’est ce qu’ont voulu crier, à leur manière, à Glasgow les 200 000 manifestants mobilisés pour exiger « la justice sociale et un changement de système… car sinon, disent-ils, il n’y aura pas de justice climatique ».

Tels sont aussi les défis auxquels, la Gauche de transformation sociale et écologique, doit faire face, en urgence, afin d’inverser ces politiques par des luttes et mobilisations populaires et citoyennes, des propositions à la hauteur de ces enjeux et pouvant engendrer des changements progressistes conséquents.

José Cordon
Commission des relations internationales