France / Allemagne: Antifascisme

Cérémonie d’hommage

À l’occasion du 75° anniversaire de la victoire sur le nazisme, le DKP, Die Linke et le PCF ont organisé la première cérémonie transfrontalière pour rendre un hommage commun aux victimes du nazisme et à tous ceux qui l’ont combattu, le samedi 4 juillet au camp de la Gestapo Neue Bremm. (La cérémonie était prévue le week-end du 8 mai mais reportée à cause de la pandémie.) Neue Bremm était un camp de détention de la Gestapo durant la Seconde Guerre mondiale. Près de 20 000 personnes de près de douze pays européens y ont été détenues.

Cette cérémonie regroupant des délégations venues de trois pays (des délégations du KPL et de DEI LENK du Luxembourg étaient présentes) et associant les organisations syndicales est une première. Il s’agissait d’un hommage à toutes les victimes du nazisme sans exception, mais aussi à toutes celles et tous ceux qui l’ont combattu, non seulement durant la guerre mais aussi pendant les terribles années qui ont conduit à la guerre.

La Moselle, dans les années trente, a connu un grand mouvement de solidarité pour soutenir et aider les opposants aux nazis. Cette solidarité était organisée par le mouvement ouvrier. Honorer aujourd’hui, ensemble, toutes les personnes qui ont résisté et qui se sont opposées au nazisme est non seulement une obligation morale mais c’est aussi célébrer la puissance de l’engagement, la force de l’espoir de ceux et celles qui ne renoncent jamais, portés par la puissance de leurs convictions si multiples.


À l’occasion de cette cérémonie, les organisateurs ont voulu rappeler les liens qui ont toujours existé entre les travailleurs lorrains et sarrois, tissés au cours de leur histoire commune, renforcés particulièrement durant les années 30.


Avant le référendum de rattachement de la Sarre au IIIe Reich, des milliers de mineurs sarrois travaillaient dans les mines de Lorraine aux côtés de leurs camarades mosellans. Ainsi le 6 août 1934, les travailleurs lorrains participèrent à Völklingen à la grande manifestation unitaire contre la cession de la Sarre à l’Allemagne hitlérienne. D’ailleurs le journal de Barbusse « Front mondial contre une guerre impérialiste et fasciste » était rédigé et imprimé à Sarrebrück. Des meetings se tinrent dans les villes frontalières de Moselle regroupant les forces antifascistes, comme celui de Stiring avec 800 personnes.

Après le referendum du 13 janvier 1935 la solidarité s’intensifia, lorsque des milliers d’antifascistes allemands durent quitter la Sarre pour échapper à la Gestapo. Ils furent accueillis de l‘autre côté de la frontière par les partis de gauche en Moselle, notamment le Parti communiste et le Parti socialiste, qui les aidèrent à se rendre dans d’autres régions françaises afin de retrouver du travail. En 1936 une manifestation du Front populaire longea la frontière au rythme de l’Internationale. " Heinz Bierbaum pour Die Linke et Jacques Maréchal pour le PCF ont rappelé l’importance pour la gauche en Europe de porter des solutions alternatives au néolibéralisme, de solutions de coopérations et de solidarité contre la montée du nationalisme.


Jacques Maréchal
membre du CN
secrétaire départemental de Moselle