General Electric : l'emploi et la production sacrifiés sur l'autel de l'optimisation et de l'évasion fiscale

Après le fiasco industriel de 2015, avec la vente de la branche énergie d'Alstom à General Electric, après la saignée sociale avec la suppression de 5000 emplois, voilà la troisième facette de la gestion de la direction du groupe General Electric : l'évasion fiscale massive, via la Suisse et le Delaware. C'est ce que révèle, ce 29 mai 2022, une enquête de Disclose, association indépendante de journalistes.

Leur enquête démontre que le groupe aurait dissimulé les bénéfices liés à la vente de turbines à gaz produites à Belfort, où 1.500 emplois ont été supprimés, pour que ce produit échappe au fisc français. Plus de 800 millions d'euros auraient ainsi disparu des caisses de GEEPF, l'antenne de GE en France, entre 2015 et 2020, représentant un manque à gagner de 150 à 300 millions d'euros pour les comptes publics. Des filiales installées en Suisse et au Delaware auraient permis la mise en œuvre de ce dispositif d'optimisation fiscale.

Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, avait alerté dès 2019 le gouvernement sur ces pratiques comptables scandaleuses, autant pour les comptes publics de la France que pour les salariés, les territoires et l'ensemble de la filière. Pourtant, rien n'a été entrepris par Bercy pour mettre un terme sur ce détournement des richesses créées par les travailleurs en France.

Dans ces conditions, le Parti Communiste Français exige la mise en œuvre immédiate d'une véritable politique de lutte contre l'évasion fiscale, essentiellement organisée par les grands groupes, et de conditionner toutes les aides publiques à des politiques vertueuses de la part des entreprises, en matière d'emploi, de salaires, de formation mais aussi de pratiques comptables. Il propose par ailleurs de donner aux salariés, à leurs organisations syndicales de nouveaux pouvoirs d'intervention dans la gestion des entreprises.

Il faut enfin se donner les moyens de mettre au pas cette finance, qui dispose de trop de pouvoirs pour prospérer et se gaver contre l'emploi, les salaires, contre le développement de filières industrielles stratégiques et contre les territoires.