Grèves et mobilisation du 29 septembre - Une éclaircie dans un ciel chargé

Publié le 05 octobre 2022

Inflation, crise énergétique, projets de réformes Macron… Les mauvais coups pleuvent sur le monde du travail et les familles populaires. En ce sens, la journée de grèves interprofessionnelles appelées par plusieurs organisations syndicales (CGT, FSU, Solidaires) et de jeunesse a constitué une première étape de mobilisation.

Plus de 250 000 manifestants et près d’un million de grévistes revendiqués par la CGT et autant de points d’appui pour construire la riposte à la politique de casse du pouvoir Macron. Mieux, avec cette première journée de mobilisation d’ampleur, c’est la question sociale qui revient sur le devant de la scène pendant que le camp gouvernemental se ridiculise dans un concours Lépine domestique à mille lieues des préoccupations populaires entre le col roulé de Le Maire, la doudoune de Borne, quand il ne s’agit pas du sèche-linge de Legendre.

À l’inverse, celles et ceux qui ont tenu le pays debout pendant la crise ont témoigné de leur combativité. On pense aux soignants déjà mobilisés le 22 septembre, aux travailleurs de l’agro-alimentaires chez qui les appels à la grève ont mobilisé des centaines de lieux de travail, aux personnels de l’Éducation nationale ou encore à ces aides à domicile du Calvados qui ont choisi de prolonger leur grève après la journée d’action.

La course de vitesse est désormais engagée entre les revendications sociales et un pouvoir Macron qui sans majorité compte sur la droite pour faire passer ses réformes toujours plus au service des puissances d’argent, de l’assurance chômage jusqu’aux retraites. Sur ce dernier point, avec une réforme concentrée sur l’allongement de l’âge de départ et un brouillard de guerre sur la méthode, la proposition des communistes, par la voix de Fabien Roussel, d’un référendum accompagné d’un grand débat dans le pays peut être entendue. C’est un levier supplémentaire à mobiliser dans une bataille qui peut cristalliser les colères, favoriser les luttes et qui a suscité ces vingt dernières années des mobilisations sociales particulièrement importantes.

Les communistes français se sont jetés de toutes leurs forces dans cette bataille, dans un pays rongé par la hausse des prix sans hausses de salaires, dans une Europe où les électeurs suédois et italiens ont accordé aux forces d’extrême droite des succès supplémentaires.

Dans un tel contexte, la capacité de lutte et d’action à l’entreprise et la combativité des travailleurs, leur capacité à faire grandir le rapport de force par la mobilisation et la grève demeurent prioritaires. Et il appartient aux forces de gauche d’y contribuer dans l’action comme dans le débat d’idées, en envoyant notamment un message de confiance et de disponibilité dans le rassemblement aux forces syndicales qui affichent en cet automne une combativité particulière.

C’est tout le sens des décisions retenues par le Conseil national du PCF pour construire le plus largement possible les prochaines mobilisations en contribuant activement aux discussions en cours cette semaine dans le champ syndical comme dans le champ politique.

Aymeric Seassau

Membre du CEN, responsable national des relations avec les syndicats