L’éducation sexuelle est un droit !

La semaine du féminisme constitue un moment fort de la vie du MJCF. Ces sept jours sont l’apogée d’une bataille que nous faisons vivre toute l’année à travers nos revendications et nos actions pour une société débarrassée du patriarcat.

Pour l’édition 2020, nous avons choisi comme thème une revendication : la mise en place de séances d’éducation à la vie sexuelle et affective. L’année 2019, comme les années précédentes, a été profondément marquée par la lutte contre les violences sexistes et sexuelles. La mise en lumière des violences conjugales et des féminicides a obligé le gouvernement à réagir en septembre dernier. Or celui-ci n’a débloqué aucun budget pour répondre à l’urgence : logement, protection des victimes, justice, etc. En tant qu’organisation de jeunesse, et alors que les jeunes sont les premières victimes de ces violences, nous étions particulièrement attentifs aux mesures de prévention. Aucune n’a été annoncée. Pourtant elles existent : trois séances annuelles d’éducation à la vie affective et sexuelle à tous les niveaux de la scolarité sont prévues dans la loi. Or, faute de budget et de temps, elles ne sont pas mises en place. Ces séances devraient être l’occasion d’informer sur la santé sexuelle, mais aussi d’éduquer au consentement, à l’égalité, et de lutter contre toutes les discriminations pour permettre à toutes et tous de vivre des relations épanouissantes. Nous exigeons donc 1 milliard d’euros pour accompagner les victimes dès maintenant, mais aussi pour pouvoir mettre à bas ces violences demain.

Partout les jeunes communistes en action

Dans toute la France, les jeunes communistes ont fait vivre cette semaine à travers une multitude d’actions. À Lille avec une exposition et des concerts, à Poitiers avec une conférence à l’Université, à Rennes à travers des ateliers débats, formation à Toulouse ou encore projection de film à Rouen, pour ne citer que ces exemples. Bien sûr toute la semaine nous étions présent·e·s au plus près des jeunes concernés par nos revendications pour les diffuser : devant les lycées et dans les universités. C’est d’ailleurs devant un lycée que les jeunes communistes de Paris ont accroché une banderole “l’éducation sexuelle est un droit”. Les lycéen·ne·s et étudiant·e·s rencontré·e·s ont réservé un très bon accueil à nos tracts et à notre revendication. Beaucoup comprennent la nécessité de ces séances et déplorent d’en être privés. Chacun y va de son anecdote personnelle, comme Louise : « En 4e, pour nous expliquer la contraception, on a fait sortir les garçons, comme si ça ne les concernaient pas » ; ou Balthazar : « J’aurais bien aimé qu’on me parle de la première fois, plutôt que de m’angoisser sur la performance ».

C’est aussi tout autant de moments de partage et d’union. En effet, une grand partie de ces actions ont eu lieu en co-organisation, ou en invitant les associations féministes locales ou nationales : à l’image du débat organisé au Havre où étaient présentes Femmes solidaires, Nous toutes, le PCF et Putain de guerrières. Plus que simplement rassembler un public plus large, ces collaborations permettent à nos discours et actions d’être toujours plus près de la réalité grâce à des associations de terrain, et de gagner en qualité grâce à des échanges riches.

Le 8 mars tout·e·s mobilisé·e·s pour les droits des femmes !

Toutes ces actions ont été l’occasion d’inviter chacun et chacune à se mobiliser dans la rue le 8 Mars pour la Journée internationale des droits des femmes. Malgré la répression subie par des manifestantes mobilisées dès le samedi soir, les manifestations ont été un immense succès. Des manifestantes très nombreuses dans les rues dans toutes les villes de France. L’actualité chargée n’a pas manqué de rappeler l’importance et le long chemin qu’il reste à parcourir pour l’égalité : culture du viol et réforme des retraites étaient partout sur les pancartes.

Surtout la forte mobilisation des jeunes, d’une ampleur remarquée, en particulier par les militantes habituées depuis 10, 20, 30 ans, est un symbole fort. Une nouvelle génération de femmes qui refusent le patriarcat se lève. Après déjà une première mobilisation exceptionnelle lors de la journée contre les violences faites aux femmes le 25 novembre. Le regain de mobilisation autour du féminisme est une victoire. Face à tous les combats pour l’émancipation des femmes, les jeunes communistes sont déterminé·e·s à mener la bataille et à être des moteurs d’une révolution féministe !

Clémentine Le Duey, coordinatrice nationale à la vie des départements.