La bataille pour l’emploi, la formation et les salaires au cœur des échéances à venir

Notre pays, comme l’ensemble de la planète, a subi le double choc des crises jumelles économique et sanitaire. Durant près d’un an, l’ensemble de l’économie a été mis non sous cloche comme certains l’avancent, mais sous la perfusion des aides de l’État et des organismes sociaux.

Ces aides étaient nécessaires, notamment pour les plus petites entreprises, mais nécessitaient d’abord et avant tout la mise en place de conditionnalités afin que l’argent injecté soit utile à l’emploi, aux salaires, la formation et la transition écologique.

Or, c’est tout le contraire qui s’est passé. Alors que le gouvernement mettait en place des plans d’urgence pour de grandes filières (aéronautique, automobile) à coups de milliards, les grands groupes de ces mêmes secteurs multipliaient les plans sociaux et les restructurations, détruisant ainsi des milliers d’emplois et, plus durablement, des savoir-faire.

Dans le même temps, la crise a été un révélateur des manques criants de notre pays dans nombre de secteurs, qu’ils soient industriels ou de service public.

Les manques dans les hôpitaux ont éclaté à la vue de tous, tout comme dans l’éducation et l’enseignement supérieur. La crise sanitaire a montré les faiblesses de notre pays dans le secteur pharmaceutique.

Cette réalité révèle combien ce système est à bout de souffle, incapable de répondre aux besoins essentiels des populations et ne se maintient qu’au prix d’immenses gâchis humain et environnementaux. La crise a montré les nouvelles articulations entre les grands groupes et l’État, ce dernier étant entièrement au service et aux ordres des premiers.

La politique de Macron et de Le Maire est tout entière tournée vers le maintien des taux de rentabilité, quitte à faire payer le prix à l’ensemble de la population en utilisant le chantage à l’emploi.

Il y a donc bien une articulation entre la gestion des entreprises et les politiques mises en place.

Tout appelle donc à se saisir du débat et de la bataille concrète sur le terrain. Il s’agit de faire de la bataille pour l’emploi une affaire politique d’envergure en travaillant toutes les portes d’entrée.

Développement industriel, création de postes dans les hôpitaux et l’éducation nationale, retour de la retraite à 60 ans, nouveaux droits d’interventions et de gestion des salariés, mobilisation du crédit bancaire et de la fiscalité pour des projets utiles, sécurisation des parcours de vie, accès à une formation de qualité tout au long de la vie, nationalisation de l’énergie, retour des logiques de services public dans les transports (SNCF, RATP)… Nous avons besoin de montrer qu’une autre logique est possible, qu’une autre cohérence doit se construire, autour de nouveaux objectifs sociaux et environnementaux, avec de nouveaux pouvoirs et de nouveaux moyens financiers. L’emploi, les salaires, la formation sont au cœur de cette nouvelle cohérence qui doit nous permettre de dépasser les logiques actuelles, travailler concrètement une sortie de crise, tracer un chemin d’émancipation.

Avec la semaine d’action du 9 au 16 octobre, nous voulons faire de cette question de l’emploi d’une part un débat incontournable et central de société et de la présidentielle, mais également un temps où les communistes sont utiles aux luttes existantes.

Nous voulons avec cette semaine, comme avec le temps fort du 20 novembre, montrer qu’une nouvelle cohérence est possible qui réponde aux besoins de la population et aux défis environnementaux.

Dans tous les départements, à partir des luttes qui existent dans les entreprises, des besoins qui s’expriment en termes de santé, d’éducation, d’aide à la personne, des initiatives peuvent se construire. D’abord en s’adressant massivement à la population et aux salariés avec le 4-pages emplois. Mais également en organisant avec les salariés des rassemblements devant les entreprises et les services, les préfectures. En organisant des débats qui permettent d’élargir et de faire progresser nos idées sur l’emploi.

Il n’y aura pas de transformation de notre pays sans une remise en cause profonde des logiques qui animent le capitalisme, sans une appropriation collective des constats, mais également des alternatives à construire.

Le temps de l’élection présidentielle doit être utile à cette bataille autant qu’à l’indispensable renforcement électoral du Parti. D’une part pour donner de la force aux luttes qui existent déjà, mais également pour montrer qu’une autre cohérence peut être mise en place que celle des logiques de rentabilité. Il s’agit de construire une nouvelle dynamique où luttes et cohérence politique s’alimentent mutuellement. 

Fréd Mellier