La France et l’Union européenne doivent rejeter l’accord UE-Mercosur

Le gouvernement français devra exprimer prochainement sa position sur l’accord UE-Mercosur, signé en juin 2019 par la commission européenne et négocié dans le plus grand secret depuis plus de vingt ans.
Cet accord est un scandale social, économique, écologique et démocratique.

Cet accord s’inscrit dans l’orientation libre-échangiste de la construction de l’UE, qui rejoint ici celle des gouvernements de droite et d’extrême-droite des pays du Mercosur. Les classes dirigeantes, qui continuent à promouvoir ce genre d’accord, n’ont rien appris ni rien renoncé de leurs objectifs, alors que la mondialisation capitaliste est dans une phase de convulsions aiguës.

Cet accord va à l’encontre des intérêts des peuples européens et sud-américains.

Il effet une menace directe sur les filières d’élevage, sucrières et agricoles en Europe. Il abolit toute mesure de protection sanitaire, alors que 75% des produits phytosanitaires utilisés au Brésil sont interdits en Europe. Cette interdiction est levée dans le cadre de l’accord. Les filières d’élevage déjà mises à mal par le CETA vont disparaître ou devoir s’engager dans une fuite en avant dans le moins-disant social, sanitaire et environnemental.

L’encouragement donné à l’agro-business, pour le plus grand plaisir de Bolsonaro, est une attaque contre les équilibres écologiques déjà fortement menacés. Personne ne peut livrer les richesses de l’Amazonie au libre-échangisme! Ce serait également une légitimation politique donnée au gouvernement d’extrême-droite brésilien; et irait à l’encontre des aspirations à un développement agricole et industriel socialement et écologiquement bénéfique pour le plus grand nombre. Alors que la région vit dans d’immenses turbulences sociales, sanitaires, politiques et écologiques, cette région du monde a besoin de coopération, d’emploi durable, de protection sociale plutôt que de soumission totale au libéralisme et à la production intensive, comme le portent les forces de gauche d’Amérique Latine.

Le PCF exige son rejet pur et simple de l’accord, tout comme 75% des Français. Il est partie prenante de l’arc des forces politiques, syndicales et citoyennes qui, tant en Europe que dans les pays du Mercosur, portent cette exigence. La France doit agir pour empêcher sa ratification par le conseil européen et son application anticipée avant même sa ratification par les Parlements de l’Union européenne, comme c’est le cas pour le CETA.

Le PCF réaffirme la nécessité urgente d’ouvrir un vaste débat sur un autre type d’échanges commerciaux internationaux, qui soient mutuellement bénéfiques pour les peuples, pour le relèvement du niveau de vie, qui garantissent l’emploi et des protections sociales et écologiques élevées, et qui n’iraient pas à l’encontre de leurs choix souverains.

Parti Communiste Français,
Paris, le 18 septembre 2020