Le droit à la mobilité

Le collectif « Mobilités » du PCF se réunit environ tous les deux mois, ce depuis plusieurs années. Plus de 50 adhérents y ont participé durant la dernière période, chaque réunion réunissant environ une vingtaine de personnes. Nous traitons de tous les modes de transport, de la marche à pied au train, en passant par l’automobile, le vélo, les transports publics,…

Le secteur des transports est historiquement très investi par les militants communistes qui sont présents en nombre parmi les salariés des entreprises de transport. Notre collectif comprend des militants intéressés par ces questions, des militants salariés dans les entreprises de transport, en particulier la SNCF et la RATP, des responsables fédéraux et des élus en charge des mobilités dans différents niveaux de collectivités. Je suis administrateur d’Île-de-France Mobilités comme l’était Pierre Garzon, co-animateur du collectif. Fabien Guillaud-Bataille, également administrateur d’IDFM y participe très régulièrement, comme Jean-Luc Gibelin, vice-président en charge des transports de la région Occitanie, ou Cyril Cineux, adjoint au maire de Clermont-Ferrand et spécialiste de la gratuité des transports.

Un moment important de notre collectif a été l’élaboration de la contribution du PCF en 2017 à la Loi d’orientation des Mobilités, loi structurante pour la politique d’État. Notre parti a été le seul avec les Verts à proposer une contribution dans ce débat. Nous avons également alimenté la campagne de Fabien Roussel en élaborant des propositions pour pouvoir se déplacer sans polluer.

Le secteur des transports en France est aujourd’hui le premier secteur émetteur de carbone dont le dérèglement climatique est une conséquence directe. À cela s’ajoute l’enjeu de santé publique : le transport est un des principaux émetteurs de polluants atmosphérique qui entrainent 40 000 décès par an à l’échelle du pays. Par ailleurs, les déplacements occupent une place prépondérante dans nos quotidiens : les Français consacrent plus d’une heure par jour et 15 % de leurs revenus pour se déplacer.

Dans ce contexte, nous défendons le droit à la mobilité comme moyen d’émancipation fondamental de toutes et tous, quel que soit son niveau de revenu ou son lieu d’habitation. Aussi les réponses à l’urgence environnementale doivent conjuguer social et écologie : fin du monde, fin du mois même combat. Nous défendons la nécessité pour l’État d’investir massivement pour faciliter l’accès aux modes de transports les moins polluants.

Nous proposons ainsi d’investir 15 milliards d’euros supplémentaires chaque année pour améliorer et développer les infrastructures de transports. L’objectif est de moderniser et développer le réseau ferroviaire, des lignes à grande vitesse aux lignes de desserte fine du territoire, de développer un réseau de 100 000 km de pistes cyclables dans tout le pays pour faciliter les déplacements du quotidien en vélo sur de courtes distances et de créer une aide de 10 000 € pour l’acquisition de voitures moins polluantes. En parallèle de ces investissements, nous proposons de consacrer 10 milliards supplémentaire par an pour instaurer la gratuité des transports en commun dans toutes les agglomérations, réduire de 30 % le prix des billets de train et garantir la prise en charge à 50 % des trajets domicile-travail en TER.

Notre originalité dans ce débat est de proposer des solutions claires de financements. Nous proposons de taxer fortement les trajets en jet privés et les grosses voitures de luxe qui sont des modes parmi les plus polluants et réservés aux ultra-riches. Nous proposons aussi de taxer les activités qui encouragent l’usage de la voiture comme les parkings d’hypermarchés et de bureaux. Nous pensons enfin que les bureaux des villes et territoires les plus aisés du pays devraient être taxés bien plus fortement : lorsqu’une entreprise choisit de payer 4 fois plus cher ses locaux le long des Champs-Élysées pour le prestige, elle a largement les moyens de contribuer à la solidarité nationale et au développement des transports les moins polluants.

Jacques Baudrier

Collectif PCF mobilités