Le PCF condamne le coup d'Etat en Guinée et appelle au retour de la légalité et au respect des lois républicaines

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Le 5 septembre 2021, le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, chef des forces spéciales guinéennes et ex-légionnaire de l'armée française, a dissous toutes les institutions, dont la constitution en vigueur et le gouvernement. Il a déclaré également la fermeture des frontières terrestres et aériennes et retient de force le président en exercice, Alpha Condé.

Une chape de plomb risque de s'abattre sur le pays. Les déclarations du chef des putschistes sont alarmantes. Il a par exemple déclaré ceci à la télévision : « La Guinée, elle est belle. On n'a plus besoin de violer la Guinée, on a besoin de lui faire l'amour ». Ces propos tenus dans un pays où des femmes sont victimes de mutilations sexuelles et dans lequel de jeunes filles subissent des mariages forcés augurent mal de la suite.

Comme Antonio Guterres, secrétaire général de l'ONU, le PCF condamne avec la plus grande fermeté le renversement par la force du gouvernement légalement installé.

Le PCF a, pour sa part, condamné les agissements du pouvoir d'Alpha Condé sous lequel se sont déroulées des brutalités des « corps habillés » envers des opposants. Si pendant son exercice, la Guinée a connu des progrès, notamment industriels, force est de constater qu'ils ne bénéficient que très insuffisamment à la population et que la corruption est extrêmement présente dans ce pays. La structuration extravertie de l'économie est toujours en place. Récemment, Alpha Condé a fait adopter par référendum, que l'opposition a boycotté, une constitution qui rend possible un troisième mandat présidentiel, mais contient également des avancées, comme la parité homme-femme, l'abolition de la peine de mort ou l'interdiction du mariage forcé.

Le peuple guinéen a aujourd'hui tout à redouter de la suspension des lois en vigueur et de l'instauration d'un régime militaire aux pratiques brutales et arbitraires.

Il a choisi l'indépendance dès 1958 à une écrasante majorité. Il s'est alors exposé à la vengeance de la puissance coloniale française, avec des conséquences terribles notamment sur la vie économique. Jusqu'à ce jour, le pays a néanmoins refusé d'intégrer complètement la Françafrique. Il n'est pas soumis au franc CFA malgré d'immenses pressions extérieures. Il a connu nombre de régimes autoritaires et corrompus.

À l'instar de l'Union africaine qui convoque un Conseil de Paix et de Sécurité, la France devrait demander la tenue d'un Conseil de sécurité des Nations unies, et ne laisser aucune ambiguïté vis-à-vis du putschiste, actif au sein de la Légion étrangère française jusqu'en 2018.

Parti communiste français,
Paris, le 6 septembre 2021