Le PCF du Pays bigouden crée un collectif de défense de la pêche artisanale post-Brexit

Malgré sa restructuration des années 1990 qui a vu la disparition d’un bon tiers de ses navires (plan Mellick), la pêche française reste un secteur économique important, notamment au Pays bigouden qui a su développer au fil des ans un modèle de pêche spécifiquement artisanal.

Malgré sa restructuration des années 1990 qui a vu la disparition d’un bon tiers de ses navires (plan Mellick), la pêche française reste un secteur économique important, notamment au Pays bigouden qui a su développer au fil des ans un modèle de pêche spécifiquement artisanal.


Cependant, le Brexit et la crise sanitaire du coronavirus entraînent des difficultés supplémentaires à celles déjà constatées depuis longtemps par les règles européennes, les variations des cours du poisson, celles du prix des carburants, la gestion des ressources halieutiques (impactées par la surpêche, le changement climatique et les pollutions de l’eau).


Pour faire face aux menaces qui pèsent de plus en plus sur la pêche artisanale et aux graves conséquences économiques et sociales qu’elles pourraient engendrer localement (actuellement un emploi en mer induit quatre à cinq emplois à terre), les communistes du Pays bigouden qui bénéficient d’une histoire locale riche en grandes luttes populaires ont décidé d’entreprendre un travail de sensibilisation et de mobilisation. Afin non seulement de sauvegarder notre modèle de pêche à taille humaine mais aussi de lui préparer un avenir qui lui permettra, dans un contexte mondial de demande croissante en produits de la mer, d’affronter les nouveaux défis.


À cet effet et suite à l’accord post-brexit du 24 décembre 2020 qui devrait amener progressivement jusqu’à l’horizon 2026 les pêcheries européennes à perdre 25 % de leurs capacités de production dans les eaux britanniques, un collectif à été mis en place, avec pour objectif de mettre à profit cette période transitoire pour favoriser la mise en place d’un plan plus audacieux que le plan d’accompagnement prévu par la ministre de la Mer Annick Girardin.


Plutôt que d’encourager de nouvelles sorties de flotte, ce plan devrait :
- Faciliter les investissements nécessaires à sa modernisation avec des navires moins accidentogènes et moins dépendants des énergies fossiles.
- Encourager une pêche vertueuse sur le plan environnemental face aux armements industriels de nature capitalistique dont les navires XXL ne cessent de bouleverser les écosystèmes et les chaînes alimentaires.
- Renégocier aux niveaux européen et national les règles d’attributions des TAC et quotas de pêche trop souvent captés par les grands groupes à capitaux européens.
- Mobiliser les banques pour qu’elles participent à l’effort de modernisation en accordant par exemple des prêts à taux zéro aux jeunes pêcheurs qui désirent s’installer.
- Engager la région Bretagne à soutenir ce plan, auquel l’Union européenne doit participer, en l’abondant et en l’adaptant aux besoins de la pêche bretonne.


Enfin, en lien avec la commission Mer et Littoral PCF29, les communistes du Pays bigouden entendent faire valoir au travers de ce collectif les 34 propositions “pour soutenir et moderniser la pêche française” que la Commission nationale d’information sur la pêche, présidée par le député PCF Sébastien Jumel, a déposé dans un rapport à l’Assemblée nationale.


Comme actuellement la crise sanitaire réduit fortement nos moyens d’expression (nous avons dû annuler l’été dernier nos trois fêtes du Travailleur de la Mer, Guilvinec-Lesconil-Loctudy), une page Facebook “Défense de la pêche artisanale du Pays bigouden” a été créée pour le collectif qui s’est fait connaître également dans la presse locale (Le Télégramme et Ouest France).


Philippe Moreau