Les urgences sociales des quartiers populaires

Les camarades des quartiers populaires sont bien engagés dans la campagne des régionales et départementales largement présente dans le débat. Dans des configurations différentes, tous agissent avec détermination pour porter nos idées et propositions, gagner des élus qui défendront les intérêts populaires. C’est une bataille aussi difficile qu’essentielle, car il faut lever la chape de plomb de l’abstention, du « Tous pareils, la politique c’est pas pour moi », faire reculer le poids du Rassemblement national sur les idées, convaincre d’une issue possible de transformation sociale et démocratique. En tous cas, l’envie d’y arriver est bien là et notre bon résultat dans l’élection partielle du 20e à Paris est un signe encourageant.

Les présents sont revenus sur les urgences sociales dans ces quartiers qui concentrent une grande partie des privés d’emplois et des salariés aux plus faibles revenus. Ils ont souligné les difficultés accrues liées à la situation sanitaire avec les fermetures de structures sportives, colonies de vacances et autres centres d’accueil. Après des mois de semi confinement, l’impossibilité de partir en vacances faute de moyens devient une vraie punition, un préjudice pour l’avenir des enfants. Quelles mesures d’urgence pour donner un coup de pouce ?

L’été et la rentrée s’annoncent tendus. La deuxième phase de la réforme de l’assurance chômage, suspendue depuis la crise sanitaire, devrait entrer en vigueur au 1er juillet 2021. L’Unedic chiffre les conséquences du nouveau mode de calcul du salaire journalier de référence déterminant le montant de l’allocation : une baisse de 17 % en moyenne de l’allocation pour 1,5 million d’allocataires, soit 41 %. Au total, 63 % des allocataires percevront une indemnisation moins élevée. Alors que les inégalités s’accroissent, cette mesure provoque inquiétude et colère ! Il faut passer à la lutte pour contraindre le gouvernement à refuser.

Autre motif de mécontentement : à partir du premier septembre 2021, tout passage aux urgences sans hospitalisation sera facturé 18 euros aux frais de l’assuré… Le gouvernement compte là-dessus pour désengorger les urgences, qui sont souvent le dernier recours pour les plus pauvres. Cette vision comptable de la santé qui dissuade de se soigner ceux qui ne peuvent pas payer relève du plus grand cynisme. Combattons cette mesure injuste et exigeons la mise en place de centres de santé dans les quartiers dispensant les assurés de l’avance des frais !

Une pétition sur le pouvoir d’achat sera mise à dispositions des militants. Mais les camarades présents souhaitent aller plus loin avec un tract appelant à la lutte sur toutes ces questions faisant connaître nos propositions pour relever le défi des jours heureux.

Trois autres axes de travail sont soulignés. Celui tout d’abord de l’école, la disparition des REP est programmée pour 2022, les expérimentations démarreront dès cette rentrée. Elles seraient remplacées par des « contrats locaux d’accompagnement » entre établissements et rectorats. Le contrat remplace donc le droit, renforçant les inégalités entre les établissements. Cette réforme doit être combattue car elle signifie un nouveau désengagement de l’État dans le service public de l’Éducation nationale. Plusieurs camarades soulignent la nécessité de retrouver le dispositif « plus de maître que de classes» qui permettait de soutenir les élèves en difficulté, sacrifié au moment du dédoublement des CP et CE1.

Le droit à vivre en sécurité est très présent dans les quartiers et les communistes s’en emparent. Ils insistent sur la nécessité d’aborder les missions de la police nationale qui doit assumer la police de proximité, les moyens pour la justice qui doit rester indépendante et la prévention. Cette exigence de police républicaine nous conduit à condamner fermement les violences policières et les contrôles au faciès. Des camarades souhaitent que nous précisions nos positions quant au cannabis : maintien de son interdiction, légalisation encadrée, dépénalisation de l’usage... En tous cas, il serait utile de mener un débat éclairé.

Autre axe de travail, la politique de la ville : les contrats arriveront à échéance en 2022, quel bilan en tirer et quelles propositions pour l’avenir utiles aux habitants ?

Enfin, les présents ont rappelé le milliard débloqué pour les quartiers populaires dans le plan de relance, à la suite de la mobilisation de nos élus. Ils appellent à être vigilants dans la déclinaison concrète de ce plan pour répondre au besoin des habitants et à faire respecter le principe « Chose promise, chose due ».

Marie-Christine Burricand, membre du CEN, responsable nationale aux quartiers populaires.