LGBT : 50 ans après Stonewall, le combat continue

L’été approche, et avec lui les Marches des fiertés en France (anciennement appelées Gay Pride). On en dénombre cette année une trentaine partout dans notre pays. Ces marches ne sont pas que festives, elles sont avant tout revendicatives et des souvenirs vivants de la lutte pour les droits LGBTI+ partout dans le monde.

Elles commémorent notamment les manifestations d’ampleur qui ont eu lieu après une descente de police dans un bar gay de New-York le 28 juin 1969. Voulant faire face à ces agressions régulières et institutionnalisées, ces émeutes, portées notamment par des personnes transgenres racisées, sont considérées comme le moment initial de la lutte pour l’inclusion des personnes LGBTI+ dans nos sociétés. À l’instar des mouvements féministes et antiracismes par exemple, le mouvement LGBTI+ est issu de luttes pour faire de notre monde un endroit qui accepte et considère chaque être humain pour ce qu’il est.

Encore aujourd’hui les luttes LGBTI+ sont nombreuses, en premier lieu celles contre les discriminations du quotidien. Le rapport 2019 de l’association SOS Homophobie est sans appel : les actes discriminatoires sont en hausse, et plus intenses/violents qu’auparavant. Nous nous souvenons de la vague très médiatisée, car très violente, d’agressions quasi-quotidiennes à l’automne dans toute la France, ou encore de l’agression en marge d’une manifestation de Julia Boyer, femme transgenre qui passait par là. Douze étudiants de l’ICES, arborant sweats et drapeaux de La Manif pour tous, viennent d’être envoyés devant la justice pour répondre de dégradations sur un stand LGBTI+, ainsi que d’injures homophobes et de violences présumées, commises le 18 mai dernier lors d’un événement LGBTI+ à La Roche-sur-Yon. Cette hausse de la violence doit nous interroger, alors même que le mouvement LGBTI+ n’a jamais été autant visible, aussi bien médiatiquement que politiquement. Cela est révélateur de profonds fossés entre nos concitoyen·ne·s, que des lois anti-discrimination seules ne peuvent pas combler sans les moyens de sensibilisation et de prévention adéquats.

Beaucoup de citoyen·ne·s se sentent déconsidéré·e·s, dans une société qui ne leur accorde pas les mêmes droits que les autres. Au premier plan cette année avec la révision des lois bioéthiques, nous militons de longue date pour l’ouverture de la PMA à toutes les femmes et personnes trans. Déjà promesse du candidat Hollande, puis promesse reprise par le candidat Macron, l’évolution législative sur le sujet devient pressante tant la situation l’exige. Le besoin de fonder une famille se conjuguant parfois avec la difficulté d’adopter, de plus en plus de femmes célibataires, de couples de lesbiennes ou d’hommes trans ont recours à la PMA à l’étranger dans des procédures parfois longues et coûteuses, et ne garantissant pas à leur retour la protection totale de l’enfant du fait de manquements de notre corpus législatif. Nous militons donc pour changer la loi qui ne reconnaît pas aujourd’hui les familles françaises dans leur diversité.

Il y a de nouveaux droits à acquérir pour arrêter la discrimination d’État, mais aussi des devoirs à respecter, et en premier lieu celui de garantir l’intégrité physique de chaque citoyen·ne. Cela passe par un assouplissement nécessaire des conditions de changement d’état-civil pour les personnes trans, mais aussi par l’arrêt des mutilations des enfants intersexes. Ces derniers sont toujours soumis à des opérations chirurgicales et/ou des traitement hormonaux sans leur consentement éclairé et sans nécessité de santé. Ces actes, perpétrés encore aujourd’hui dans notre pays, ont été condamnés à plusieurs reprises par l’ONU, sans qu’il ne se passe rien ; alors que dans le même temps l’État français sait s’exprimer sur des mutilations infantiles exercées à l’étranger. Nous vous invitons à signer la pétition en ligne d’arrêt des mutilations des personnes intersexes.

Tous ces sujets seront autant de problématiques abordées dans les différentes Marches des fiertés un peu partout en France. Là où elles ont lieu, elles sont en général les manifestations annuelles les plus fréquentées. Celle de Paris regroupe par exemple autour de 550 000 personnes tous les ans ! Le PCF est présent en tant que tel dans une quinzaine de marches, avec du matériel que nous mettons à disposition sous format électronique. Nous vous invitons à participer au cortège de notre parti à la marche nationale et régionale de Paris le samedi 29 juin au départ de Montparnasse. N’hésitez pas à nous contacter pour toute demande, remarque ou sollicitation. 

Gabriel Laumosne, responsable national du PCF pour les droits des personnes LGBTI+

Contact :   FB : Fier·e·s et Révolutionnaires PCF LGBTI+  Twitter : @FLgbti

Courriel : [email protected]