Mettre un coup d’arrêt au désastre sanitaire !

« Il n’y aura ni confinement, ni couvre-feu, ni fermeture anticipée des commerces, ni limitation de déplacement… », a affirmé Olivier Véran lors de sa conférence de presse le 25 novembre dernier. Mais il s’est empressé de rajouter : « La France connaît à son tour une cinquième vague qui sera sans contexte plus forte et plus longue que celle survenue cet été » !

Rassurer d’abord pour ensuite agiter le hochet de la peur panique ! La campagne vaccinale est relancée avec l’extension de la troisième injection : dont acte ! Mais qu’en est-il de la politique des tests, du suivi des personnes-contact ? Qu’en est-il de l’évaluation systématique de l’immunité des personnes vaccinées ?


Beaucoup de questions restent en suspens parce que nous sommes toujours dans une politique court-termiste et le refus de mener une politique de santé qui « pense global ». La raison en est simple : éviter l’implosion du système hospitalier, et surtout ne rien changer à cette politique ultra-libérale et délétère qui considère les dépenses de santé comme un coût insupportable pour le capital financier !


Mais le nouveau variant « provenant » d’Afrique australe risque de remettre « les pendules à l’heure » ! Est-ce que nous devons vivre avec cette menace permanente, vivre avec le vaccin ? Est-ce que les peuples vaccinés doivent vivre, claquemurés dans leurs frontières, face aux peuples non-vaccinés d’Afrique australe, des populations déjà lourdement atteintes par les effets du réchauffement climatique comme en Madagascar ?
Plutôt que de semer un vent de panique, faire appel encore et toujours à la responsabilité individuelle et réprimer les « récalcitrant·e·s », la question à l’ordre du jour : prendre les mesures qui s’imposent dans une telle situation ! Gouverner, en un mot dans l’intérêt général, en France et dans le monde !


L’heure est à renforcer nos initiatives, nos mobilisations autour de la pétition de l’Initiative citoyenne européenne (ICE), comme le rassemblement du 30 novembre, à la Bourse à Paris : la conscience grandit autour du « vaccin bien commun », des scientifiques s’engagent dans cette bataille. Mais nous ne pouvons en rester là : ce n’est pas seulement une question humanitaire et de santé ; ce qui est en jeu c’est le sens même de la direction que prend notre société ! 6,5 milliards de vaccins dans le monde et seulement 2,5 % de vacciné·e·s en Afrique : l’apartheid vaccinal a accouché d’un nouveau variant !
La levée des brevets et des droits de propriété intellectuelles est la seule solution pour garantir l’accès de tous les peuples de la planète aux vaccins et traitements : c’est une bataille de haute importance pour tous les communistes à mener conjointement avec le soutien à notre proposition de Pôle public du médicament.


Quand le gouvernement prétend « parler fort », il propose à la communauté nationale, aux hospitaliers en lutte depuis plusieurs années un projet de loi de financement de la Sécurité sociale indigent et qui, contrairement aux discours triomphateurs du ministre de la Santé, va aggraver la situation des hôpitaux publics.


Depuis l’été dernier, le mécontentement grandissant face à un Ségur de la Santé qui a montré très vite ses limites, cumulé à une fatigue généralisée, des pertes de sens, une précarité rampante, provoquent un véritable séisme au sein des services hospitaliers : innombrables sont les soignant·e·s, mais aussi des jeunes médecins qui quittent l’hôpital public. Ces vagues de départs se font dans un environnement de pénurie permanent de tout ! Au-delà de la médiocre polémique sur le nombre de lits fermés, la réalité est bien aujourd’hui des centaines de services d’urgence, de soins intensifs, de pédiatrie, de chirurgie, de psychiatrie qui sont en incapacité de fonctionner.


Partout en région et en Île de France nous assistons bien à des ruptures dans la continuité des soins, des pertes de chance pour des milliers de personnes, par report d’opérations ou de traitement. Le gouvernement doit être tenu comme responsable des aggravations des pathologies et de morts évitables et non-évitées ! C’est un véritable krach sanitaire qui se profile : le gouvernement le craint mais ne fait rien ! Au contraire, il laisse la dégradation s’installer partout, et ce laisser-faire ouvre la voie en grand au secteur privé, qui accueille actuellement soignant·e·s et médecins qui désertent l’hôpital public !!


Après des mois de désarroi, de sidération, d’attentes non-satisfaites, les personnels, avec le soutien large de la population, des élu·e·s et des militant·e·s communistes partout mobilisé·e·s depuis de longs mois, des rassemblements inédits comme à Laval, Luçon, Sedan, Dôle, Draguignan, dans l’Essonne, la Seine-Saint-Denis… ont permis que la mobilisation dans la France entière soit à l’ordre du jour.

Le 4 décembre doit devenir un moment d’ancrage d’une mobilisation de toutes et tous pour l’hôpital public, à Paris et en région.


80 organisations, dont le PCF, conjointement aux organisations syndicales et collectifs d’hospitaliers, ont décidé de joindre leurs forces pour enfin obtenir un Plan d’urgence et permettre à l’hôpital public d’assurer ses missions de soins auprès de la population.


Nos propositions rejoignent les exigences majoritaires, qui cimentent les mobilisations et actions en cours. Alors : à l’aise les cocos ! Créons partout les conditions de la réussite du 4 décembre !

Évelyne Vander Heym

commission nationale Santé/Protection sociale