Mobilisation dans les transports

Le 20 octobre, les communistes de toute l’Île-de-France ont lancé une grande campagne pour des transports en commun de qualité. Durant la journée, ce sont 200 militantes et militants qui ont diffusé et fait signer la pétition stopgalere.fr dans près de 40 gares des 8 départements de la région.

Rien ne va plus dans les transports franciliens : temps d’attente exponentiels, rames bondées, dysfonctionnements en cascade, salariés poussés à bout… Chaque jour, les transports publics franciliens s’effondrent un peu plus.

Cette campagne est à la fois un moyen d’expliquer comment le meilleur système mondial de transports urbains en est arrivé à ce seuil critique et de nommer les responsables de cette situation et, en premier chef, la Présidente de Région depuis 2016, Valérie Pécresse. Elle pose la nécessité d’une solidarité entre les usagers et les agents des transports mais montre qu’il est possible de faire autrement afin de sauvegarder le service public de transport encore plus à l’heure de l’urgence climatique.

Depuis 2016, Valérie Pécresse a accéléré le calendrier du processus de privatisation du réseau de transports. Au 1er janvier 2025, l’ensemble du réseau historique des bus de la RATP devrait être privatisé. Le dépeçage a déjà commencé avec l’ouverture à la concurrence qui s’accompagne d’une détérioration des conditions de travail des agents, variable d’ajustement financier pour que la filiale privée de la RATP puisse gagner des marchés dont le principal critère est le prix. Ainsi, depuis le 1er août, les chauffeurs travaillent 59 minutes de plus par jour sans aucune augmentation de salaire. Leurs contrats de travail de droit public basculent vers le droit privé. Des milliers d’agents ne savent pas pour qui et dans quelles conditions dégradées ils travailleront dans quelques mois. Cela engendre des démissions de plus en plus nombreuses qui s’additionnent à la pénurie générale et inédite d’agents des transports. Pour les usagers, cette situation se traduit par moins de bus, de métros et de trains. Cette baisse de l’offre s’ajoute à celle votée en octobre dernier par la droite régionale au prétexte du Covid, alors que les usagers revenaient déjà vers les transports en commun. Ces décisions politiques accumulées prises par Valérie Pécresse et votées par les droites régionale et macroniste plongent les transports dans une situation chaotique. Et alors que la dégradation était vécue, au quotidien, par les usagers, Valérie Pécresse a annoncé une hausse importante des tarifs pour l’année prochaine afin de combler le trou financier de 750 millions € pour le budget de 2023.

La campagne stopgalere.fr porte des propositions alternatives.

Il est possible d’épargner le porte-monnaie des usagers et de financer les transports en commun avec une hausse du versement mobilité, une augmentation de la taxation des transactions immobilières ou une création de taxe des jets privés… Cela permettrait de geler les tarifs, d’assurer le droit à la mobilité de tous en rendant notamment gratuits les transports pour tous les moins de 18 ans, mais aussi d’assurer le financement des investissements à venir. Tout est affaire de choix politique !

Il est aussi possible de stopper la privatisation des bus. Rien n’y oblige, pas même les directives européennes. Tout est, une nouvelle fois, affaire de choix politique. C’est aussi pour cela qu’il est indispensable de faire entendre les propositions communistes au Parlement.

Les usagers doivent donc s’en mêler. Pour prolonger cette pétition, une série de réunions publiques avec les syndicats, les associations d’usagers, les autres forces politiques… aura lieu dans les prochaines semaines avant le vote du budget d’Île-de-France mobilités le 7 décembre prochain.

L’ampleur de la mobilisation peut déjouer le mauvais scénario que les libéraux ont écrit pour les transports. C’est possible ! C’est à quoi nous nous emploierons les prochaines semaines.

Céline Malaisé

présidente du groupe communiste Région Île-de-France

membre du CN