Mobilisation des communistes

Après la mobilisation du 29 septembre initiée par les organisations syndicales, un mouvement social d’ampleur est en train de se développer dans le pays. Extraits de l'adresse de Fabien Roussel aux communistes.

Le mouvement de grève des salariés des raffineries et dépôts d’Exxon et de TotalEnergie pour obtenir l’augmentation de leurs salaires est bien sûr la face la plus visible de ce mouvement, qui existe en réalité dans bien d’autres secteurs (distribution, énergie, transports publics, etc.).

Depuis le début de cette grève, notre parti et ses parlementaires se sont mobilisés pour soutenir cette lutte, symbolique à bien des égards.

Elle concerne en effet des multinationales qui affichent des profits insolents (18 Mds pour le seul 1er    semestre 2022 s’agissant de TotalEnergie), distribuent des dividendes supplémentaires (2,6 milliard d’acompte versés par Total à ses actionnaires), alors même que notre pays, les familles, les collectivités et les petites entreprises subissent la violence de l’explosion des prix des carburants et de l’énergie.

Le pouvoir, par médias interposés, a tenté de discréditer le mouvement des salariés de la pétrochimie, en relayant les mensonges de la direction de Total sur le niveau des salaires des raffineurs.

La réalité, je l’ai dit à l’Assemblée nationale, c’est que nombre de salariés de ces raffineries ont des niveaux de salaires très faibles, compris entre 1 400 et 2 500 euros net.

L’ensemble des salariés de la pétrochimie ont donc raison d’exiger leur dû : un salaire décent, conforme à leurs conditions de travail et à leurs besoins pour vivre dignement alors que tous les prix explosent.

C’est aussi l’exigence d’une plus juste et plus efficace orientation des richesses qu’ils créent par leur travail, alors que des milliards d’euros sont aujourd’hui gaspillés au profit des actionnaires.

Pour se rendre compte de la crédibilité de leur revendication, les 2,6 milliards de dividendes versés comme acomptes en 2022 correspondent à une augmentation de 300 euros pour les 35 000 salariés du groupe TotalEnergie en France... pendant 12 ans !

Du Président de la République et du gouvernement à la droite jusqu’au Rassemblement national, toutes les forces réactionnaires se mobilisent pour mettre en cause la légitimité de cette grève et opposer les salariés entre eux. Pire, plus soucieux des bénéfices des pétroliers que de l’intérêt général et de celui des salariés, ils préfèrent réquisitionner les salariés pour briser ce mouvement.

Dans cette situation, la CGT appelle à une riposte de grande ampleur et propose de faire du 18 octobre une nouvelle étape d’une mobilisation des salariés dans toutes les entreprises.

À l’image des initiatives par plusieurs fédérations qui se sont rendues sur les sites de Total et Exxon soutenir les grévistes, j’appelle l’ensemble du Parti, de ses adhérent·e·s et de ses élu·e·s à se mobiliser partout dans le pays :

  • Pour soutenir les raffineurs et leur lutte, comme tous les salariés également mobilisés pour les salaires et l’emploi, notamment avec des mouvements de grève et d’occupation ;
  • Pour organiser des caisses de soutien financier aux grévistes ;
  • Pour porter partout l’exigence d’une conférence salariale visant à une augmentation générale des salaires ;
  • Pour faire grandir l’exigence de nouveaux pouvoirs d’intervention des salarié·e·s sur les choix des entreprises et la sécurisation de l’emploi et de la formation.µ

Fabien Roussel

secrétaire national