Moselle : La santé des salarié·e·s

Le Président de la République a annoncé lundi 16 mars l’envoi d’un hôpital militaire dans le Grand-Est. Cela témoigne de la gravité de la situation dans les départements de ce territoire. Des mesures de confinement sont mises en place. Avec un constat très inquiétant : l’absence totale de mesures et de réflexion sur la santé des travailleurs et de mesures nécessaires pour éviter que les lieux de travail deviennent des lieux de diffusion du virus, notamment dans les premiers départements touchés par la pandémie.

La fédération de Moselle du PCF s’est adressée au préfet de la Moselle dès le 17 mars pour demander la mise en place de mesures à la hauteur de la situation sanitaire du département. La Moselle est, en effet, un des premiers départements touchés par la pandémie en Grand-Est. L’exigence de mise en place de mesures à la hauteur de l’urgence sanitaire a semblé évidente aux militants des entreprises contactées. Comment accepter l’économie de gérer l’urgence sanitaire dans un département avec plus de 300 000 salariés ? Comment lutter contre la propagation du virus sans prendre des mesures qui concernent l’activité économique, haut-lieu de proximité et d’échanges entre les salariés ? Si, dans certaines entreprises, l’intervention des salariés appuyée par la CGT pour l’arrêt de la production a pu être décidée, cette situation n’est pas générale. Pour les sous-traitants de l’industrie automobile, la situation des salariés est délicate : refus des directions d’arrêter la production, pression sur les salariés pour les faire travailler, alors qu’on comptait des salariés touchés par le Covid-19 dans l’effectif. La situation est encore plus préoccupante dans les nombreuses petites et moyennes entreprises du département, souvent privées de syndicats et d’instances représentatives du personnel. Dans ces conditions, de nombreux salariés vont travailler avec la peur au ventre.

La responsabilité des pouvoirs publics est essentielle pour préserver la santé des salariés mais aussi assurer le confinement le plus efficace possible. Stopper les activités non essentielles, maintenir les seules activités indispensables à la population est devenu une exigence forte portée par le mouvement syndical également. En Moselle, comme partout en France, les pouvoirs publics sont restés sourds ! Sur des chaines de production, les salariés disposaient de masques de protection qui faisaient défaut aux hospitaliers à quelques kilomètres de là ! Les affaires passent avant la santé publique !

Depuis le début du confinement, la fédération a pris contact avec les associations caritatives et de solidarité (Secours catholique, Secours populaire, Restos du cœur, Fondation St-Vincent de Paul) pour leur proposer un renfort militant. Ces associations, souvent animées par des bénévoles âgées, leurs activités habituelles sont plus complexes. Un apport militant supplémentaire est précieux, dans le respect des règles du confinement. Des premières actions concrètes ont pu être effectuées avec le Secours catholique et la Fondation St-Vincent de Paul. D’autres sont en cours de préparation. Des partenariats utiles pour préparer les jours d’après.

Jacques Maréchal, secrétaire départemental, membre du CN.