Nouvelles technologies : des communistes confinés mais pas muselés !

Confinement oblige, les militant·e·s communistes se sont mobilisés depuis le 16 mars pour poursuivre l'activité du Parti. Finis les distributions au petit matin, les réunions de section ou fédérales, les marchés du dimanche. Pour continuer à faire vivre et développer notre parti, il a fallu repenser nos activités, s’adapter et donc s’approprier dans notre quotidien des outils numériques dont l’usage était jusqu’ici marginal.

C'est décisif pour continuer à échanger et pour permettre au plus grand nombre d'accéder à nos propositions si importantes dans cette période de crise, de reculs sociaux, mais aussi de remise en cause du capitalisme. Plus que jamais l’accès aux analyses et aux propositions des communistes est un enjeu important et la prise d’initiatives par notre parti une nécessité.

Quand le temps aurait pu s'arrêter, il n'en a rien été. Nous avons pris du temps pour actualiser nos fichiers et renforcer ainsi notre communication interne, mais aussi externe, puisque les lettres électroniques et journaux ont été repensés pour des envois plus larges, et l'utilisation des réseaux sociaux développée. Nous avons innové, tel le muguet virtuel que nous proposons depuis le 1er mai à toutes celles et tous ceux qui partagent nos combats. Rapidement s'est posée la question des réunions, ces moments de construction démocratique et d'organisation, essentiels pour l'efficacité de notre action.

Nationalement un outil de visioconférence, logiciel libre hors GAFA, a été proposé et ainsi, depuis début avril, plus de 60 fédérations se sont connectées, emmenant avec elles de nombreuses sections et répondant à un besoin impérieux de la période : pouvoir continuer à échanger et à s'organiser, même par caméra interposée. Ainsi, plusieurs centaines de camarades ont déjà utilisé cet outil, pour des dizaines de réunions diverses, allant d'une formation sur l'accueil-sécurité à des réunions de commissions nationales. Toutes les organisations du Parti s’y sont mises, permettant de continuer à développer nos idées. Forcément, il y a eu quelques couacs, promptement résolus. Bien sûr cela ne règle pas tout : nombre de nos camarades ne sont pas à l'aise avec Internet ou n'en disposent pas facilement ; mais l'option de la connexion par téléphone permet de pallier à cette difficulté. Les fonctions associées permettent également de prendre des notes et de partager des documents.

Cette pratique de la visioconférence qui s'expérimente dans nos fédérations doit également nous amener à interroger nos pratiques. Sans prétendre remplacer le présentiel, passer par la visio permet aussi de se réunir plus facilement, sans coût de déplacement ou difficultés à concilier des temps de trajets entre son travail, sa section/fédération et son domicile. Des collectifs qui se réunissaient peu ou en format restreint du fait des distances ont multiplié les rendez-vous et rassemblé davantage de camarades pour échanger et produire des positions politiques offensives. Intéressant aussi le nombre important de formations qui ont permis de s'armer idéologiquement dans cette période de crise. Et si le virtuel souffre de la convivialité de nos échanges habituels, mesurons néanmoins que donner son ressenti et partager son analyse, alors que nous sommes privé·e·s de contacts humains, est essentiel. C'est donc avec succès que le PCF a réussi à s'adapter à cette période et à adapter les moyens techniques et numériques à son activité.

Cet outil de visioconférence né des circonstances inédites en préfigure d’autres, qui seront bientôt accessibles aux adhérent·e·s et aux structures du Parti, dont une plateforme nationale de partage de documents. En développant nos propres outils, nous ne subissons pas la technologie, nous nous l’approprions au service d’une vie et d’une activité transformée du Parti pour mieux nous redéployer sur le terrain dès que les conditions sanitaires le permettront. Beaucoup d'interrogations subsistent pour notre militantisme de l'après-11 mai, de la tenue de nos réunions à l'organisation d'initiatives publiques. Une chose est sûre : nous saurons nous adapter et nous mobiliser pour continuer d'animer la vie démocratique de notre pays pour sortir de la crise sanitaire et économique !

Igor Zamichiei, Yann Le Pollotec.